かならずよんでね

ジャン・ボダン

Jean Bodin, 1529/1530-1596

池田光穂

☆1529 年か1530年にアンジェに生まれ、1596年にラオンに没したジャン・ボダンは、フランスの法学者、経済学者、哲学者、政治理論家であり、彼の経済理論 や「善政」の原則は頻繁に再刊される著作によってヨーロッパの知的歴史に影響を与えた。これらの著作の中で最も有名な『共和政の六書』は、モンテスキュー の『法の精神』に匹敵するほどの発行部数を誇っている。政治経済学では、インフレの危険を察知し、マレストロワ氏との論争の中で貨幣数量説を展開した。最 後に、グロティウスやプーフェンドルフの仕事を豊かにすることになる比較法を法学と歴史学の分野で確立した。 『共和政六書』では、ホッブズやロックに影響を与えることになる主権の概念をいち早く確立した。また、絶対君主制の理論的基礎(命令権、絶対権力、不可分 権力、永久権力)と国家主権に関する法的概念を確立した。ド・リシュリュー枢機卿やその法学者たちへの影響を通じて、ボダンはフランス絶対主義の創始者の 一人とある程度みなすことができる。その他にも、裁判官や行政官の権限の枠組みを作ったり、国家と政府の基本的な区別を示したりした。 ボダンは、算術と占星術に重きを置いた自然哲学論、魔術の弾圧に直接貢献した悪魔学論、男性の女性に対する支配と女性の王位からの排除を正当化した『レ・ シックス・リーブル・ド・ラ・レピュブリック』など、ある面では近代的な頭脳を持つが、現代の読者には違和感を与える内容である。 宗教戦争がフランスに壊滅的な打撃を与えていた当時、彼は宗教的寛容を唱え、特にユグノーとの戦争を再開するための資金集めのための王室発議に反対した。 彼はまた、その著作の中でも寛容の理念を擁護しており、特に、異なる信仰を持つ7人の賢者を集めた『七つの手紙』(Colloquium heptaplomeres)は、現在も手稿として残されている。

Jean Bodin, né en 1529 ou 1530 à Angers et mort en 1596 à Laon, est un jurisconsulte, économiste, philosophe et théoricien politique français, qui influença l’histoire intellectuelle de l’Europe par ses théories économiques et ses principes de « bon gouvernement » exposés dans des ouvrages souvent réédités. La diffusion du plus célèbre d'entre eux, Les Six Livres de la République, n'a été égalée que par De l'esprit des lois, de Montesquieu1. En économie politique, il perçoit les dangers de l'inflation et élabore la théorie quantitative de la monnaie à l'occasion d'une controverse avec Monsieur de Malestroit. Enfin, il établit une méthode comparative en droit et en histoire qui fécondera les travaux de Grotius et Pufendorf.

Dans Les Six Livres de la République, il est l'un des premiers à établir le concept de la souveraineté qui inspirera Hobbes et Locke. Il pose également les fondements théoriques de la monarchie absolue — puissance de commandement, puissance absolue, puissance indivisible, puissance perpétuelle — et les notions juridiques relatives à la souveraineté des États. Par son influence sur le cardinal de Richelieu et ses juristes, Bodin peut être considéré dans une certaine mesure comme l'un des fondateurs de l'absolutisme à la française. Parmi ses autres apports, figurent également l'encadrement des attributions des juges et de l'administration ainsi que l'établissement de distinctions fondamentales entre État et gouvernement.

Esprit moderne à certains égards, Bodin est toutefois susceptible de déconcerter les lecteurs actuels à la fois par son traité de philosophie de la nature, qui accorde beaucoup de poids à l'arithmologie et à l'astrologie, par un traité de démonologie qui a contribué directement à la répression de la sorcellerie et par son traité Les Six livres de la République qui justifie la domination de l’homme sur la femme et sa nécessaire exclusion du trône.

Alors que les guerres de religion dévastent la France, il se fait l'avocat de la tolérance religieuse, notamment par son opposition à une initiative royale qui voulait lever des fonds pour reprendre la guerre contre les huguenots. Il a aussi défendu l'idée de tolérance dans ses écrits, tout particulièrement dans le Colloquium heptaplomeres, resté à l'état de manuscrit, où il fait dialoguer sept sages de confessions différentes.


1529年か1530年にアンジェに生まれ、1596年にラオンに没し たジャン・ボダンは、フランスの法学者、経済学者、哲学者、政治理論家であり、彼の経済理論や「善政」の原則は頻繁に再刊される著作によってヨーロッパの 知的歴史に影響を与えた。これらの著作の中で最も有名な『共和政の六書』は、モンテスキューの『法の精神1』に匹敵するほどの発行部数を誇っている。政治 経済学では、インフレの危険を察知し、マレストロワ氏との論争の中で貨幣数量説を展開した。最後に、グロティウスやプーフェンドルフの仕事を豊かにするこ とになる比較法を法学と歴史学の分野で確立した。

共和政六書』では、ホッブズやロックに影響を与えることになる主権の概念をいち早く確立した。また、絶対君主制の理論的基礎(命令権、絶対権力、不可分権 力、永久権力)と国家主権に関する法的概念を確立した。ド・リシュリュー枢機卿やその法学者たちへの影響を通じて、ボダンはフランス絶対主義の創始者の一 人とある程度みなすことができる。その他にも、裁判官や行政官の権限の枠組みを作ったり、国家と政府の基本的な区別を示したりした。

ボダンは、算術と占星術に重きを置いた自然哲学論、魔術の弾圧に直接貢献した悪魔学論、男性の女性に対する支配と女性の王位からの排除を正当化した『レ・ シックス・リーブル・ド・ラ・レピュブリック』など、ある面では近代的な頭脳を持つが、現代の読者には違和感を与える内容である。

宗教戦争がフランスに壊滅的な打撃を与えていた当時、彼は宗教的寛容を唱え、特にユグノーとの戦争を再開するための資金集めのための王室発議に反対した。 彼はまた、その著作の中でも寛容の理念を擁護しており、特に、異なる信仰を持つ7人の賢者を集めた『七つの手紙』(Colloquium heptaplomeres)は、現在も手稿として残されている。

Biographie

Portrait de Michel de l'Hospital présenté à mi-corps de profil. Longue barbe.
Bodin bénéficiera de l'appui de Michel de l'Hospital (1507-1573) qu'il a connu à Toulouse. École française, musée du Louvre, 1550-1600.
Années de formation
Contemporain de Michel de Montaigne et de Nostradamus, Jean Bodin est né à Angers — d'où le nom qu'il se donnait parfois de Jean Bodin Angevin —, entre juin 15292 et juin 15303. Il est le quatrième d'une famille de sept enfants. Son père, Guillaume Bodin, négociant et maître couturier, est établi dans une maison bourgeoise de la rue Valdemaine, près d'une auberge à l'enseigne de Saint-Julien4 ; il sait signer, ce qui était assez inhabituel à l'époque5. Sa mère s'appelle Catherine Dutertre, dont un parent, René Dutertre, est procureur du couvent des carmélites d'Angers3. Contrairement à ce que l'on a parfois affirmé, aucun de ses parents n'est de confession juive6.

Le jeune Jean Bodin reçoit une formation chez les Carmes à Angers. Après avoir prononcé ses vœux, il entre comme novice, en 15457, au couvent des Grands Carmes de Paris pour y étudier la philosophie sous la direction de Guillaume Prévost8. Cet établissement était proche du Collège de Presles où enseigne alors Pierre de La Ramée, ainsi que du Collège des quatre langues, où Bodin pourrait avoir étudié l'hébreu avec Jean Mercier, disciple de François Vatable, qui a également enseigné à Jean Calvin9. Il s’y imprègne aussi bien de la scolastique médiévale que de l’humanisme de la Renaissance. Il apprend aussi le grec avec Adrien Turnèbe, qu'il a été plus tard accusé d'avoir plagié dans sa traduction latine en vers de la Cynegetica d'Oppien (1555)10, mais il s'en est défendu vigoureusement11. Le couvent était situé sur la place Maubert, où Bodin pourrait avoir été témoin de l'exécution de l'humaniste Étienne Dolet en 1546 pour avoir publié des livres hérétiques12.

En 1547-1548, il semble avoir été impliqué dans un procès pour hérésien 1. Toujours est-il que, vers 1549, il est libéré de ses vœux monastiques grâce à l'intervention de l'évêque d'Angers, Gabriel Bouvery13.

Après un séjour à Nantes en 1549, il va à Toulouse, où il étudie le droit puis devient professeur de droit romain14. Durant cette période, il fait connaissance avec Cardan et Auger Ferrier ainsi qu'avec des juifs qui ont fui l'Espagne et qui l'initient à la cabale et au néoplatonisme15. Il rédige alors divers traités — de imperio, de jurisdictione, de legis actione, de decretis, de judiciis — dont il demande dans son testament qu'ils soient tous brûlés16. En 1559, il publie un traité sur l'éducation, Oratio de instituenda in republica juventute17 afin d'appuyer sa candidature à la direction du collège de l’Esquile à Toulouse, mais sans succèsn 2. Il s'est lié durant cette période toulousaine avec des personnages influents, tels Guy Du Faur de Pibrac et Michel de l'Hospital, qui l'aideront plus tard à pénétrer dans les sphères d'influence18.

Il regagne Paris en 1561, où il exerce la fonction d'avocat alors que commence en France la terrible période des guerres de Religion, mais il n'est pas doué pour le barreau19.


バイオグラフィー

ミシェル・ド・ロスピタルの横顔。長い髭を蓄えている。
ボダンは、トゥールーズで出会ったミシェル・ド・ロスピタル(1507-1573)の支援を受けた。フランス派、ルーヴル美術館、1550-1600年。
形成期
ミシェル・ド・モンテーニュやノストラダムスと同時代の人物であるジャン・ボダンは、15292年6月から15303年6月にかけてアンジェに生まれた。 7人兄弟の4番目だった。父はギヨーム・ボダン、商人で洋服の仕立て職人であり、ヴァルデメーヌ通りの中流階級の家に住んでいた。母親はカトリーヌ・デュ テルトルで、その親戚のルネ・デュテルトルはアンジェのカルメル会修道院の総監だった3。時々言われていることとは逆に、彼の両親はどちらもユダヤ人では なかった6。

若きジャン・ボダンはアンジェのカルメル会で教育を受けた。誓願を立てた後、15457年にパリのグラン・カルム修道院に修練生として入り、ギヨーム・プ レヴォスト8世のもとで哲学を学んだ。この修道院は、当時ピエール・ド・ラ・ラメーが教鞭をとっていたプレスル・コレージュに近く、また、ボダンがジャ ン・カルヴァン9を教えたフランソワ・ヴァタブルの弟子ジャン・メルシエのもとでヘブライ語を学んだと思われる四言語コレージュにも近かった。ここで彼 は、中世スコラ学とルネサンス人文主義の両方に没頭した。また、アドリアン・トゥルネーブからもギリシア語を学んだが、彼は後に、オッピエンの『キュネゲ ティカ』(1555年)のラテン語詩の翻訳で盗作をしたと非難される10。修道院はモーベール広場にあり、ボダンは1546年に人文主義者エティエンヌ・ ドレが異端の書物を出版した罪で処刑されるのを目撃していたかもしれない12。

1547年から1548年にかけて、ボダンは異端裁判に巻き込まれたようである1。それでも1549年頃、アンジェ司教ガブリエル・ブーヴェリーの仲介に より、修道誓願を解かれた13。

1549年にナントに滞在した後、トゥールーズで法律を学び、後にローマ法の教授となった14。この時期、カルダンやオジェ・フェリエと知り合い、またス ペインから逃れてきたユダヤ人たちとも知り合い、カバラや新プラトン主義を学んだ15。その後、さまざまな論考を執筆した。de imperio、de jurisdictione、de law actione、de decretis、de judiciisなどである。1559年、トゥールーズのコレージュ・ド・レスキルの院長に立候補するために、教育論『Oratio de instituenda in republica juventute』17を出版したが、成功しなかった2。このトゥールーズ滞在中に、ギィ・デュ・フォール・ド・ピブラックやミシェル・ド・ロスピタル など、後に影響力を持つ人物と親交を深め、彼らが彼の勢力圏への浸透を助けた18。

1561年にパリに戻り、フランスにおける宗教戦争のひどい時期に弁護士として活動したが、弁護士としての才能はなかった19。

Conseiller des princes

Catherine de Médicis et ses enfants vers 1561 : François de France, le roi Charles IX, Marguerite et Henri d’Anjou. Atelier François Clouet, vers 1561, collection particulière.
Scène de massacre montrant une centaine de personnages en train de se faire égorger dans une rue de Paris.

Le massacre de la Saint-Barthélemy auquel Bodin réussit à échapper de justesse. Tableau de François Dubois, vers 1572-1584, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne.
En 1562, il est avocat au Parlement de Paris20. En 1566, il publie sa première œuvre importante, la Methodus ad facilem historiarum cognitionem (« Méthode pour un apprentissage aisé de l'histoire »). L'ouvrage connaît un tel succès qu'il nécessitera une seconde édition augmentée en 1572.

En 1567, il est substitut du procureur du roi à Poitiersn 3. En 156921, il est arrêté et incarcéré à la Conciergerie « pour fait de religion » et reste emprisonné jusqu'en août 157022. Participant volontiers à des débats d'idées, il publie en 1568 une Réponse aux paradoxes de M. de Malestroict touchant l’enrichissement de toutes choses et le moyen d’y remédier. Cette controverse est restée célèbre, car elle « introduit l'économie en politique23 » en offrant une première description du rôle dynamique de la monnaie, suffisamment précise pour que beaucoup y voient le premier exposé d'une théorie quantitative de la monnaie.

Cette expertise attire l'attention de Charles IX, qui, en 1570, le nomme commissaire à la réforme des forêts de Normandie. Bodin s'acquitte de cette tâche avec zèle, poursuivant sans relâche les spoliateurs du royaume contre lesquels il intente jusqu'à quatre cents procès24.

En 1571, il est nommé maître des requêtes et conseiller du duc d'Alençon, François de France. Il occupera cette fonction jusqu'à la mort de ce dernier en 158425. Le jeune duc est alors chef du parti des Malcontents, qui regroupe les opposants à la politique royale et prône la tolérance religieuse. Suspect d'accointances avec les huguenots, Bodin échappe de justesse au massacre de la Saint-Barthélemy26 (1572), peut-être grâce à la protection de Jacques-Auguste de Thou27.

En 1573, il est membre de la délégation qui accueille les ambassadeurs polonais venus à Metz saluer leur nouveau roi, Henri, duc d'Anjou28. Il rédige à cette occasion la Harangue prononcée par l'évêque de Langres, Charles des Cars. En 1574, il est soupçonné d'avoir participé à la conjuration des Malcontents menée par La Môle et Coconasn 4.

En 1576, il épouse, à Laon, Françoise Trouillard, riche veuve dont le frère Nicolas Trouillard est procureur du roi28 et dont plusieurs parents sont au service du duc d'Alençon. La même année voit la publication de son œuvre majeure, Les Six Livres de la République, un ouvrage fondamental de philosophie politique, qui sera souvent rééditén 5.

En raison de son immense érudition — « il se souvenait de tout ce qu'il avait lu29» —, sa conversation est recherchée par le roi Henri III19. De 1576 à 1579, il est membre de l'Académie du palais, première incarnation de l'Académie française, qui se réunit deux fois par semaine en compagnie du roi30. Il y siège en compagnie des poètes Guy Le Fèvre de La Boderie et Pontus de Tyard31.

Délégué par le Tiers état du Vermandois aux États généraux de Blois de 157632, il s'oppose vivement à la reprise de la guerre contre les huguenots, préconisée par Pierre de Versoris33. Alors que Henri III voulait se procurer des fonds pour cette guerre par aliénation d'une partie du domaine royal, Bodin convainc le Tiers état de s'y opposer afin de ne pas nuire au peuple en aliénant le bien de la nation34. Cette ferme opposition lui fait perdre la faveur royale et est peut-être à l'origine d'une enquête menée en 1577 sur ses antécédents chez les Carmes, trente ans plus tôt35. Pour défendre ses actions et justifier son opposition à l'imposition par la force de la religion catholique, il publie un Recueil de tout ce qui s'est negotié en la compagnie du tiers Estats de France (1577).

Il publie ensuite une réflexion sur l'essence du droit, Iuris universi distributio (1578), qui complète l'édifice théorique amorcé avec la République : « En présentant une théorie juridique et politique de l’Etat, Bodin, indirectement, apporte une contribution essentielle à la formation du droit international public contemporain23. »

Ayant eu à instruire en tant que juge un procès contre Jeanne Harvilliers, accusée de sorcellerie, il rédige De la démonomanie des sorciers (1580), sorte de guide à l'intention des tribunaux dans lequel il réclame des peines sévères contre toute personne accusée de sorcellerie36.


諸侯のアドバイザー

1561年頃のカトリーヌ・ド・メディシスとその子供たち:フランソワ・ド・フランス、シャルル9世、マルグリット、アンリ・ダンジュー。フランソワ・ク ルーエ工房、1561年頃、個人蔵。
パリの路上で約100人が喉を掻き切られる大虐殺の場面。

ボダンが辛うじて逃れた聖バーソロミューの日の大虐殺。フランソワ・デュボワ作、1572-1584年頃、ローザンヌ州立美術博物館蔵。
1562年、ボダンはパリ議会の弁護士となる20。1566年、最初の大著『Methodus ad facilem historiarum cognitionem』(「歴史を容易に学ぶための方法」)を出版した。この著作は大成功を収め、1572年には増補版が出版された。

1567年、ポワチエで国王の検事代理を務めたが、156921年、「宗教上の問題で」逮捕され、コンシェルジュリーに収監され、157022年8月まで そこに留まった。思想論争に熱心に参加し、1568年には、万物の富みとそれを救済する手段に関するマレストロークトの逆説に対する反論を発表した。この 論争が有名であり続けたのは、貨幣の動的な役割について初めて記述し、「政治に経済学を導入」23したからである。

この専門知識はシャルル9世の目に留まり、1570年、ノルマンディーの森林改革委員に任命された。ボダンはこの任務を熱心に遂行し、王国の略奪者を執拗 に追及し、400人にのぼる訴訟24を起こした。

1571年、ボダンはアランソン公フランソワ・ド・フランスの顧問に任命された。1584年にフランソワ・ド・フランス公爵が亡くなるまでこの地位にあっ た25。当時、若き公爵は、王室の政策に反対し、宗教的寛容を主張するマルコンタン党の党首であった。ユグノーとのつながりが疑われたボダンは、ジャック =オーギュスト・ド・トゥー27の保護のおかげか、聖バーソロミューの日の虐殺26(1572年)から辛うじて逃れた。

1573年には、アンジュー公アンリに挨拶するためにメスに来たポーランド大使を歓迎する代表団の一員となった28。この時、彼はラングルの司教シャル ル・デ・カールによるハランゲを書いた。1574年、ラ・モールとココナスン4世の率いるマルコンタン派の陰謀に加担した疑いをかけられる。

1576年、ラオンにて、フランソワーズ・トゥルイヤールと結婚した。フランソワーズは裕福な未亡人で、兄のニコラ・トゥルイヤールは王室検事28であ り、親戚の中にはアランソン公爵に仕えていた者もいた。同年、政治哲学の根幹をなす代表作『共和国の六つの書』が出版され、何度も再版された5。

彼は読んだ本のすべてを記憶していた」29 。その博学ぶりから、アンリ3世は彼の話を聞きたいと望んだ19 。1576年から1579年まで、彼は国王のもとで週2回開かれたアカデミー・フランスの前身である宮廷アカデミーのメンバーであった30。彼はそこで詩 人のギイ・ル・フェーブル・ド・ラ・ボドリーとポントゥス・ド・タイヤール31と同席した。

1576年、ヴェルマンドワ第三身分がブロワの総議会に委任され32、ピエール・ド・ヴェルソリス33が提唱したユグノー教徒に対する戦争の再開に強く反 対した。アンリ3世は、王家の領地の一部を取り上げてこの戦争のための資金を調達しようとしたが、ボダンは、国民の財産を取り上げることによって国民に害 を及ぼさないよう、第三身分を説得してこれに反対させた34。この断固とした反対により、ボダンは王室の寵愛を失い、その30年前の1577年にカルメル 会35の経歴について調査が行われた。自分の行動を擁護し、力によるカトリックの押し付けに反対することを正当化するために、彼はRecueil de tout ce qui'est negoté en la compagnie du tiers Estats de France (1577)を出版した。

そして、法の本質に関する考察『Iuris universi distributio』(1578年)を発表し、『共和国』で始まった理論的基盤を完成させた。「ボダンは、国家の法的・政治的理論を提示することに よって、間接的に、現代の国際公法23の形成に不可欠な貢献をした」。

魔女として告発されたジャンヌ・アルヴィリエの裁判を審理する裁判官として、彼は『De la démonomanie des sorciers』(1580年)を著した。


Portrait en buste d'un personnage aux yeux et cheveux noirs, fine moustache et collerette bouffante de dentelle.
François de France (1555-1584), vers 1577, par Nicholas Hilliard, Victoria and Albert Museum. Bodin est attaché au duc d'Alençon de 1571 à 1584 et a participé pour lui à plusieurs ambassades.
En 1581, il accompagne en Angleterre François de France afin de négocier son mariage avec la reine Élisabeth Ire37,n 6. Il rencontre notamment le célèbre John Dee, mathématicien, astronome, astrologue, géographe et occultiste38. Il a aussi la surprise d'apprendre que l'université de Cambridge utilise son ouvrage Les Six Livres de la République29, ce qui l'incitera à en faire une traduction latine afin de le rendre plus accessible aux lecteurs étrangers39.

En 1583, il accompagne encore François aux Pays-Bas espagnols, où ce dernier devient comte de Flandre et duc de Brabant. Bodin rencontre à cette occasion Guillaume d'Orange et le cartographe Abraham Ortelius38. Fait prisonnier lors de la malavisée attaque d'Anvers, à laquelle il s'était opposé, il est rapidement libérén 7.

À la mort de François de France (1584), il se retire à Laon, devient conseiller du roi de Navarre et conseiller juridique du marquis de Moy40. En 1586, ayant prédit la mort d'Élisabeth Iren 8, il est soupçonné d'avoir participé au complot de Babington. Dénoncé à deux reprises comme hétérodoxe, son domicile est perquisitionné en 158713 et plusieurs de ses livres sont brûlés41. À la suite de la mort de son beau-frère en 1587, il devient procureur du roi41. En 1589, reniant ses opinions antérieures, il pousse Laon à se déclarer pour les Ligueursn 9. Devenu suspect à tous les partis, il est de nouveau accusé d'hérésie : son domicile est perquisitionné en 1590 et ses livres sont brûlés publiquement42. En 1593, il rompt avec la Ligue et incite les habitants à reconnaître Henri IV comme roi de France. En 1594, il accueille les troupes royales dans la ville41.

Ses recherches le poussent vers une synthèse des connaissances, qui débouche sur un livre publié en latin Universae naturae theatrum (« Théâtre de la nature universelle ») (1596).

Il meurt de la peste à Laon en 1596n 10. Il a eu deux fils, Jean et Elie, tous deux morts avant d'avoir atteint l'âge adulte, et une fille mentalement retardée41, sur l'éducation desquels il a laissé une Épître à son neveu (novembre 1586) faisant état de sa méthode pédagogique43, ainsi qu'un recueil de maximes morales, Sapientiae moralis epitome (1588).



黒い髪と目、立派な口髭とレースのラフを持つ人物の胸像。
フランソワ・ド・フランス(1555-1584)、1577年頃、ニコラス・ヒリアード作、ヴィクトリア・アンド・アルバート博物館蔵。ボダンは1571年から1584年までアランソン公爵に仕え、公爵のために何度か使節団に参加した。
1581年には、フランソワ・ド・フランスとエリザベス1世との結婚交渉のためにイギリスに同行し37,n 6、有名な数学者、天文学者、占星術師、地理学者、オカルティストであるジョン・ディー38に会った。また、ケンブリッジ大学が彼の著作『共和国六部書』 29 を使用していることを知り驚き、外国の読者にも親しみやすいようにラテン語に翻訳することを思い立った39。

1583年、ボダンは再びフランソワに同行してスペイン領オランダに渡り、そこでフランソワはフランドル伯とブラバント公となった。この時、ボダンはオラ ンジュ公ウィリアムと地図製作者アブラハム・オルテリウスに会った38。反対していたアントワープへの不用意な攻撃で捕虜となったボダンは、すぐに解放さ れた7。

フランソワ・ド・フランスの死後(1584年)、彼はラオンに引きこもり、ナバラ王の顧問となり、モイ侯爵の法律顧問となった40。1586年、エリザベ ス・イレンの死を予言した彼は、バビントンの陰謀に加担した疑いをかけられた。異端者として二度糾弾され、158713年には家宅捜索を受け、数冊の著書 が焼却された41。1587年に義兄が亡くなった後、王の弁護士となった41。1589年、それまでの意見を捨て、ラオンにリーグール支持を表明させた 9。1590年に家宅捜索を受け、著書は公開焼却された42。1593年、彼は同盟と決別し、住民にアンリ4世をフランス王として承認するよう勧めた。 1594年には、王室軍を町に迎えた41。

彼の研究は知識の統合につながり、ラテン語で出版された著書『普遍自然劇場』(Universae naturae theatrum)(1596年)に結実した。

1596年10月、ラオンにてペストで死去。2人の息子ジャンとエリー(いずれも成人前に死去)と知的障害の娘41をもうけたが、その教育については、教 育法を記した甥への手紙43(1586年11月)と道徳格言集『Sapientiae moralis epitome』(1588年)を残している。

Positions théoriques
Dès son jeune âge, Bodin s'était donné pour objectif de « s'assimiler les principales connaissances de son temps et dominer les grandes disciplines philosophiques et scientifiques afin d'atteindre [...] la contemplation métaphysique44. » Il développe à travers ses livres quelques thèmes constants, tels la théorie des climats, la définition de la République comme un gouvernement légal et l'harmonie du monde intelligible créé par le « grand Dieu de la nature » qui a doté l'humanité du libre arbitre45.
理論的立場
ボダンは幼い頃から、「当時の主要な知識を吸収し、主要な哲学的・科学的学問分野を習得し、形而上学的思索を達成する」44という目標を自らに課してい た。著書を通じて、彼は、風土論、法治国家としての共和国の定義、人間に自由意志を与えた「偉大なる自然神」によって創造された知性世界の調和など、多く の不変のテーマを展開した45。
Methodus : Principes de méthode

Page d'un livre en latin, un dessin représentant un serpent enroulé autour d'un mat en bois est au centre
Frontispice de la Methodus ad facilem historiarum cognitionem (1566).
Bodin avait une passion pour l'ordre. Dans l'épître de son Théâtre, rédigé dans les dernières années de sa vie, il écrit : « Car il n'y a rien au monde, qui soit plus plaisant à voir, ou qui recrée avec plus grande volupté l'esprit de l'homme, ou qui soit plus commode que l'ordre46. » Cette passion de l'ordre et des classifications allait orienter sa carrière : « Intellectuel au sens moderne du mot plutôt qu'humaniste, Bodin passa sa vie à la recherche d'une méthode qui lui permettrait de comprendre et d'analyser l'homo politicus à partir d'exemples organisés en séries et sans invoquer les Anciens à tout moment47. »

La Méthode pour faciliter la connaissance de l’Histoire — titre latin original : Methodus ad facilem historiarum cognitionem — publiée en 1566, « place l'Histoire au centre d'un projet philosophique de totalisation du savoir48 » en s'appuyant sur le principe communément admis par ses contemporains que l'histoire livre des enseignements à partir desquels on peut établir des lois49. Même s'il annonce dans sa définition de l'histoire que celle-ci ne se limite pas à l'étude du passé humain mais s'étend aussi à la vie de la nature et à l'action divine, il se limite dans cet ouvrage au passé humain.

La bibliographie systématique, publiée au chapitre X, s'étend sur 20 pages et donne la liste des auteurs qui ont écrit sur les diverses civilisations, en procédant de façon chronologique, depuis l'Antiquité jusqu'à l'exploration du continent américain, et en commençant par les auteurs d'histoires universelles (Bérose, Hérodote et Polybe…), les géographes (Strabon, Pomponius Mela, Pausanias…), les historiens des superstitions païennes, de la religion chrétienne, des Arabes, des Chaldéens, des Grecs, des Romains, des Celtes, des Germains du Rhin jusqu'à la Vistule, de l'Autriche, de la Hongrie, de la Pologne, de la Suède, des Saxons, de la Bohème, des Britanniques, des Espagnols, des Sarrasins, des Turcs, des Tartares, des Éthiopiens, des Indiens, des Américains...

Cette masse d'informations justifie la nécessité de son entreprise : « il existe une telle diversité et une telle confusion dans les actions des hommes, et une telle abondance de récits, que, sans un classement des choses humaines dans des catégories stables, il n'est pas possible de les percevoir clairement ni de confier durablement à la mémoire les récits historiques50. » Excluant tout rôle à la Providence dans la vie sociale et politique, Bodin affirme que « la volonté est maîtresse des actions humainesn 11. » Il est donc légitime de rechercher les lois cachées gouvernant l'évolution des affaires humaines.

Au cours des dix chapitres que compte cet ouvrage, Bodin propose donc une méthode pour classifier les données recueillies dans les livres d'histoire51, ainsi que des outils comparatifs pour évaluer les constitutions politiques, tout en esquissant plusieurs des idées qu'il développera dans Les Six livres de la République25. Il consacre le chapitre VIII à la durée de l'Univers52 : prenant ses informations dans la Bible, il établit qu'il s'est passé exactement quatre mille ans depuis la création du monde jusqu'à Philon. Dans le chapitre IX, il fait des hypothèses sur l'origine des peuples53. Il cherche ainsi à penser l’évolution de l’ensemble des sociétés humaines non seulement dans une perspective temporelle mais aussi dans l’espace, articulant ce que Lestringant appelle « une topologique des connaissances54 ». Il cherche aussi des éléments harmoniques dans l'évolution des événements et de la vie humaine et « tente de fonder sa théorie organisationnelle sur des intervalles et des relations mathématiques55. ».

Au lieu d’interpréter les textes à la manière des humanistes de l'époque, il veut analyser l’Histoire des hommes pour en tirer un enseignement et une science du politique. À cet égard, cet ouvrage est « la première publication qui ait proposé, indépendamment de toute considération religieuse, une théorie d'histoire universelle fondée sur une étude du développement de la civilisation56. » Abandonnant la façon dont les Anciens traitaient l'Histoire, Bodin voit celle-ci comme la science de la prise et de la conservation du pouvoir. On peut donc y trouver, comme le fait Machiavel, « un recueil de conseils pratiques pour qui s'intéresse au pouvoir57. »

Il renvoie dos à dos les nostalgiques de l'âge d'or aussi bien que les tenants de l'eschatologie juive exposée dans la prophétie des quatre royaumes du Livre de Daniel58. Il adopte plutôt une conception cyclique de l'Histoire59 : « Comme on observe que, par quelque loi éternelle de la nature, toutes choses se transforment de façon circulaire, de sorte que les vices font suite aux vertus, l'ignorance à la science, l'infamie à l'honorabilité, tout comme les ténèbres à la lumièren 12. »

L'ouvrage comptera dix éditions avant la mort de son auteur60. Son contemporain La Popelinière est assez critique sur cet ouvrage : « S'il reconnaît que la Méthode de Bodin est meilleure que d'autres ouvrages du même genre, il en souligne aussi quelques défauts : une conception trop large de l'histoire qui, selon lui, ne devrait s'intéresser qu'aux affaires humaines, et un intérêt pour des sujets (géographie, astronomie...) qui lui paraissent hors de propos61. » Si la méthode de Bodin apparaît encore plus dépassée aujourd'hui, on reconnaît toutefois qu'il est de ceux qui « ont montré le plus clairement l'intérêt, et même la nécessité, d'une histoire universelle, s'étendant jusqu'aux Turcs et aux Arabes, aux Tartares et aux Moscovites [...] Mais il faudra attendre des œuvres comme celles de Voltaire ou de Herder pour entrevoir la réalisation d'un tel programme61. » Pour Jean-Marie Hannick, « Bodin est aussi un des promoteurs les plus notables du comparatisme en histoire, plus particulièrement dans l'histoire des institutions61. »
メトードゥス:方法の原理

中央に木の棒に巻きついた蛇の絵が描かれたラテン語の本のページ。
Methodus ad facilem historiarum cognitionem』(1566年)の扉絵。
ボダンは秩序への情熱を持っていた。晩年に書かれた『劇場』への手紙の中で、彼はこう書いている。「この世に、秩序ほど目を楽しませるもの、人間の精神を より快く回復させるもの、便利なものはないのだから」46 この秩序と整然性への情熱は、ボダンの仕事の重要な要素である。ボダンは、人文主義者というよりもむしろ近代的な意味での知識人であり、政治家という人間 を、系列的に整理された事例に基づいて理解し、分析することを可能にする方法を、古代人をいちいち引き合いに出すことなく、生涯をかけて探求した」47。

1566年に出版された『歴史認識を容易にするための方法』(原題:Methodus ad facilem historiarum cognitionem)は、「歴史を、知識を総体化する哲学的プロジェクトの中心に据える」ものである48 。彼は歴史学の定義において、歴史学は人間の過去の研究に限定されるものではなく、自然の営みや神の作用にも及ぶと述べているにもかかわらず、この著作で は自らを人間の過去に限定している。

第X章に掲載された体系的な書誌は20ページ以上に及び、古代からアメリカ大陸の探検まで年代順に、普遍史の著者(ベロッソス、ヘロドトス、ポリュビオ ス)から始まり、地理学者(ストラボ、ポンポニウス・メラ、パウサニアス)、迷信の歴史家、古代世界の歴史家など、さまざまな文明について書いた著者を列 挙している。 異教の迷信、キリスト教、アラブ人、カルデア人、ギリシア人、ローマ人、ケルト人、ライン川からヴィスワ川までのゲルマン民族、オーストリア、ハンガ リー、ポーランド、スウェーデン、サクソン人、ボヘミア人、イギリス人、スペイン人、サラセン人、トルコ人、タルタル人、エチオピア人、インディアン、ア メリカ人の歴史家たちである。 ..

人間の行為には多様性と混乱があり、また多くの記録があるため、人間的なものを安定したカテゴリーに分類しなければ、それらを明確に認識することも、歴史 的な記録を永続的に記憶にとどめることもできない」50。社会生活や政治生活における摂理の役割を一切排除して、ボダンは「人間の行動の主人は意志である n 11」と主張する。それゆえ、人間関係の進化を支配する隠された法則を探すのは正当なことである。

この著作を構成する10章で、ボダンは、『共和制の六書』25 で展開されることになるいくつかの考え方の概略を示しながら、歴史書51 で収集されたデータを分類する方法と、政治体制を評価するための比較手段を提案している。聖書から得た情報をもとに、フィロが宇宙を創造してからちょうど 4000年が経過したことを立証した。第9章では、民族の起源について仮説を立てている53。このように、彼はすべての人類社会の進化を、時間的な観点か らだけでなく、空間的な観点からも考えようとし、レストリンガンが「知のトポロジー54」と呼ぶものを明確にしている。彼はまた、出来事と人間生活の進化 に調和的な要素を求め、「間隔と数学的関係に組織論の基礎を置こうとする」55 。

当時の人文主義者のようにテクストを解釈するのではなく、人類の歴史を分析し、そこから教訓と政治学を導き出そうとしたのである。この点で、この著作は 「あらゆる宗教的考察から独立して、文明の発展に関する研究に基づく普遍的な歴史論を提案した最初の出版物である56」。古代人が歴史を扱う方法を放棄し たボダンは、歴史を権力を獲得し保持するための科学と見なした。マキアヴェッリに言わせれば、歴史とは「権力に関心のあるすべての人のための実践的な助言 の大要」57なのである。

ボダンは、黄金時代を懐かしむ人々も、ダニエル書の四つの王国の予言に示されたユダヤ終末論の支持者も否定している58。その代わりに、彼は周期的な歴史 観59 を採用している。「自然のある永遠の法則によって、万物は円環状に変化し、悪徳が美徳に、無知が知識に、悪名が名誉に、ちょうど闇が光に続くように 12」。

この作品は、著者が亡くなるまでに10版を重ねた60。ボダンと同時代のラ・ポペリニエールは、この著作をかなり批判している。「彼は、ボダンの『メトー ド』が他の同種の著作よりも優れていることを認めながらも、その欠点もいくつか指摘している。ボダンの考えでは、歴史というものは人間的な問題にのみ関わ るべきものであり、その概念が広すぎること、また、自分には無関係と思われるテーマ(地理学、天文学など)に関心を抱いていること、などである61」。ボ ダンの方法は今日ではさらに時代遅れに思えるが、それでも彼が「トルコ人やアラブ人、タルタル人やムスコフ人にまで及ぶ普遍的な歴史の面白さ、さらには必 要性を最も明確に示した人物の一人であったことは認められている......しかし、そのような計画の実現を垣間見るには、ヴォルテールやヘルダーなどの 著作を待たなければならない61」。ジャン=マリー・ハニックにとって、「ボダンはまた、歴史学、とりわけ制度史における比較論の最も顕著な推進者の一人 である61」。
Économie

page d'un livre écrit en français
Les Paradoxes, édition de 1578.
Bodin traite de l'analyse économique au livre six de son ouvrage Les Six Livres de la République. Sur le plan de l'analyse économique, le livre de Bodin se placerait selon Schumpeter « à peine au-dessus des idées couramment admises de son temps » même si ses principes de fiscalité constituent une étape de plus vers la position défendue plus tard par Adam Smith dans le livre cinq de la Richesse des nations62. Bodin se prononce nettement en faveur de la liberté de commerce : « Pour la grandeur d’un royaume, le commerce doit être franc et libre », écrit-il, devançant de deux siècles les premières thèses libérales63.

En 1563, la Chambre des comptes de Paris se charge d'une étude visant à rechercher s'il y avait un lien entre « le renchérissement de toutes choses » et la dépréciation des monnaies. En 1566, Jean de Malestroit publie dans ce cadre Les paradoxes du seigneur de Malestroict sur le faict des monnoyes. L'année suivante, le Conseil du roi reçoit les préconisations qui découlent de ce rapport. C'est alors que Jean Bodin, peu satisfait de cette étude, décide de publier sa Réponse aux paradoxes de M. de Malestroict64. Le débat est complexe car à cette époque la monnaie de compte — livre tournois, sol, deniers — et la monnaie en pièces étaient différentes (voir Système monétaire du royaume de France). Selon Malestroit, la hausse des prix venait des manipulations monétaires, mais ce qui l'inquiétait surtout, c'est que la dépréciation de la monnaie amenait une baisse du pouvoir d'achat65. Toutefois, Malestroit ne comparait pas des prix réels mais « construisait ses exemples à partir des prix de 1566 et des diverses Ordonnances de « surhaussement » du prix des pièces de monnaie »65. Jean Bodin, au contraire, en 1568, dans sa Réponse, part de l'évolution des prix constatés à diverses époques. Il montre ainsi que la hausse des prix provient d'abord de l'afflux d'or et d'argent en provenance du Nouveau Monde, ce qui a entraîné une révolution des prix, mais que cette hausse est due aussi aux nombreux monopoles existants, aux dépréciations des monnaies qui réduisent les flux de marchandises, ainsi qu'aux dépenses des rois et des princes, et enfin aux manipulations monétaires66.

La thèse de Bodin n'était toutefois pas complètement inédite à l'époque car d'autres l'avaient déjà plus ou moins avancée, tels Martín d'Azpilcueta dans son Commentarius de usuris (Rome, 1556) et l'astronome Copernic dans Monetae cudendae ratio (1526). Toutefois, avec cet ouvrage, Bodin est réputé avoir présenté les bases de la théorie quantitative de la monnaie63 même si, d'après Ramon Tortajada, les divergences entre monnaie, unité de compte et monnaie de paiement faussent un peu les perspectives67.
経済学

フランス語で書かれた本の一ページ
レ・パラドックス 1578年版
ボダンは『共和国六書』の第6巻で経済分析を論じている。シュンペーターによれば、経済分析という点では、ボダンの著書は「当時一般に受け入れられていた 考え方のかろうじて上を行っている」ものであったが、彼の課税原則は、後にアダム・スミスが『国富論』第5巻で擁護した立場へのさらなる一歩であった 62。ボダンは明らかに自由貿易に賛成していた。「王国の偉大さのためには、貿易は自由で開かれたものでなければならない」と、最初の自由主義テーゼより 2世紀も前に書いている63。

1563年、パリの会計検査院は、「あらゆるものの価格の上昇」と通貨安の間に関連性があるかどうかを調べる調査を依頼した。1566年、ジャン・ド・マ レストロワは『マレストロワ候のパラドックス(Les paradoxes du seigneur de Malestroict sur le faict des monnoyes)』を出版した。翌年、国王評議会はこの報告書から生じた勧告を受け取った。その時、ジャン・ボダンはこの研究に不満を抱き、『マレスト ロークのパラドックスへの反論』64を出版することを決めた。この議論は複雑なものであった。というのも、当時の会計通貨(リーヴル・トゥルノワ、ソル、 デニール)と貨幣は異なっていたからである(フランス王国の貨幣制度参照)。マレストロワによれば、物価の上昇は貨幣操作によるものであったが、彼が最も 懸念したのは、通貨の下落が購買力の低下を招いたことであった65。しかし、マレストロワは実際の物価を比較したのではなく、「1566年の物価と、貨幣 の価格を「シュールハウゼン」(引き上げる)するさまざまな条例から例を構築した」のである65。これとは対照的に、ジャン・ボダンは1568年の反論の 中で、様々な時期に観察された価格動向を出発点としている。彼は、物価の上昇は主に新大陸からの金銀の流入によるものであり、それが物価の革命をもたらし たが、既存の多くの独占、通貨安による商品の流通の減少、王や王侯の浪費、そして最終的には通貨操作によるものであることを示した66。

というのも、マルティン・ダスピルクエタが『Commentarius de usuris』(ローマ、1556年)において、また天文学者コペルニクスが『Monetae cudendae ratio』(1526年)において、多かれ少なかれすでに提唱していたからである。とはいえ、ボダンの著作は、貨幣、勘定単位、支払貨幣の違いがその図 式を多少歪めているとしても、貨幣の数量説の基礎を築いたと考えられている63。
Vers un État de droit : Les Six Livres de la République

page d'un livre écrit en latin
Les Six Livres de la République, frontispice de l'édition de 1586.

page d'un livre écrit en français
Apologie de René Herpin pour la République de Jean Bodin (1581).
Article détaillé : Les Six Livres de la République.
Soucieux de dépasser les frontières nationales, Bodin veut repenser le droit romain non pas dans le cadre étroit de la France de son époque mais dans un Tableau du droit universel (Iuris Universi Distributio), paru en 1568, mais dont la rédaction avait probablement commencé à Toulouse vers 156047. À la suite de sa réflexion sur l’essence du droit, Bodin établit une systématisation du droit romain en dressant des classifications par emboîtement de dichotomies, de telle manière que « effectivement, le droit se trouve réduit à de simples prédicats », diminuant ainsi les risques d'interprétation subjective en matière de justice68.

Quatre ans après la Saint-Barthélemy, au milieu des guerres de Religion, Jean Bodin, alors juge à Laon, publie les Six livres de la République (1576), réflexion touffue sur l'art de gouverner et sur le pouvoir du roi, garant de la paix civile qu'il faut rétablir. Avec la disparition du consensus religieux, il est en effet nécessaire d'« affirmer l'autonomie du politique de façon à faire du roi, non un chef religieux, mais un arbitre69. » Dans cet ouvrage, Bodin systématise et développe les thèses de Jean de Terrevermeille et de Claude de Seyssel70. Le livre est publié en français et comporte un index volumineux, témoignant de la volonté de Bodin de rejoindre un public aussi large que possible. Il compte 42 chapitres de texte serré, sans alinéa, répartis en six livres :

Livre I : fin principale d'une République bien ordonnée. Comparaison avec le ménage. De la puissance maritale ; de la puissance paternelle ; de la puissance seigneuriale et s'il faut souffrir des esclaves dans une République. Définition du citoyen. Des traités entre les Princes. De la souveraineté.
Livre II : les types de Républiques : monarchie seigneuriale, royale, tyrannique ; état aristocratique ; état populaire.
Livre III : sénat, magistratures et administration.
Livre IV : croissance et décadence des Républiques ; rapports du Prince avec ses sujets ; comment faire face aux séditions.
Livre V : variation des Républiques en fonction de la diversité de la topographie, du climat et des populations. Lois sur la polygamie. Attribution des charges officielles. Sort des biens des condamnés.
Livre VI : finances et intégrité des monnaies. Comparaison des trois formes de Républiques. Justice distributive.
La grande originalité de l'auteur est qu'il ne se contente pas de détailler les pouvoirs du roi, mais s'efforce de construire une théorie de la souveraineté, et plus particulièrement une théorie juridique. Bodin utilise le terme « république » (en latin : res publica) pour désigner la chose publique encadrée par le droit, ouvrant son livre par une définition du terme : « République est un droit gouvernement de plusieurs ménages, et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine71. »

Cet ouvrage fondateur dans le domaine du droit constitutionnel connaît un vif succès et de nombreuses éditions. Les positions de Bodin heurtent toutefois les « tenants de l'orthodoxie », notamment le jurisconsulte Jacques Cujas72, Michel de la Serren 13 et plusieurs autres, auxquels il répond par son Apologie pour la République de J. Bodin en 1581, publiée sous le pseudonyme de René Herpin73. En 1586, il publie en outre une traduction latine des Six livres de la République afin d'en faciliter la diffusion internationale74.
法の支配に向けて: 共和国六書

ラテン語で書かれた本の一ページ
共和国六書』1586年版の扉絵。

フランス語で書かれた本の1ページ
ジャン・ボダンの共和国に対するルネ・エルパンの弁明(1581年)。
詳細記事 共和国の6冊の本
国境を越えることを望んだボダンは、ローマ法を当時のフランスの狭い枠組みの中ではなく、1568年に出版された『普遍法の表』(Iuris Universi Distributio)の中で再考しようとしたが、その草稿はおそらく1560年頃にトゥールーズで始まっていたと思われる47。法の本質に関する考察 に続いて、ボダンは、連動する二項対立に基づく分類を描くことによってローマ法を体系化し、「法は事実上単純な述語に還元される」ようにし、それによって 正義の問題における主観的解釈のリスクを軽減した68。

聖バルトロメオの日から4年後、宗教戦争のさなかに、当時ラオンの判事であったジャン・ボダンは、統治術と、再確立される必要があった市民的平和の保証人 としての王の権力に関する濃密な考察である『レピュブリックの6つのリーヴル』(1576年)を出版した。宗教的コンセンサスの消滅に伴い、「国王を宗教 的指導者ではなく、裁定者とするような形で、政治の自律性を主張する」必要があった69。ボダンはこの著作の中で、ジャン・ド・テレヴェルメイユとクロー ド・ド・セーセル70の論文を体系化し、発展させた。本書はフランス語で出版され、できるだけ多くの読者に読んでもらいたいというボダンの意向を反映し て、広範な索引が付された。本書は42章からなり、6つの本に分かれている:

第1巻:秩序ある共和国の主な目的。家庭との比較。夫婦の権力、父方の権力、領主の権力、共和国において奴隷は苦難を受けるべきかどうか。市民の定義 諸侯間の条約 主権
第二書:共和国の種類:君主制、王権制、専制君主制、貴族制、人民制。
第III巻:元老院、奉行所、行政。
第4巻:共和制の成長と衰退、王子と臣民の関係、反乱への対処法。
第V巻:地形、気候、人口の多様性による共和国の変化。一夫多妻制に関する法律。官職の割り当て。受刑者の財産の運命。
第VI巻:財政と貨幣の完全性。共和国の3つの形態の比較 分配的正義。
ボダンの大きな独創性は、国王の権限について詳述するだけに満足せず、主権論、より具体的には法理論を構築しようとした点にある。ボダンは、「共和国」 (ラテン語でres publica)という用語を、法によって統治される公の領域を示すために使用し、その冒頭で「共和国とは、主権を有する、複数の世帯とそれらに共通する ものの合法的な政府である」と定義している71 。

憲法分野におけるこの画期的な著作は大きな成功を収め、数多くの版が出版された。しかし、ボダンの立場は「正統派」、特に法学者ジャック・キュジャス72 、ミシェル・ド・ラ・セレン13 、その他数名の学者を怒らせ、ボダンは1581年にルネ・エルパン73 というペンネームで出版された『J. ボダンの憲法についての弁明』(Apologie pour la République de J. Bodin)で反論した。1586年には、『共和国六書』のラテン語訳も出版し、国際的な流通を促進した74。
Concept de nation

Bodin s'attache à préciser le concept de nation. Rejetant la thèse traditionnelle de l'autochtonie, il prend des positions humanistes et universalistes « en harmonie avec ses croyances religieuses » et le récit biblique de l'origine du genre humain, qui est un point de référence permanent dans l'ensemble de l'œuvre75. Il fonde donc la nation non sur des critères de race mais de civilisation et affirme l'unité de l'espèce humaine, la différenciation entre les nations ne se faisant pas « par voie généalogique, mais par voie géographique76 ». Récusant également l'idée que les différences entre les peuples se situent sur un axe Est-Ouest, il accorde à la latitude un rôle déterminant dans la formation des traits caractéristiques des populations. Il est ainsi à l'origine d'une « théorie des climats » qui distingue trois grandes zones climatiques — froide, tempérée et tropicale —, théorie que développera Giovanni Botero et que Montesquieu a reprise dans l'Esprit des lois sans mentionner Bodin77. Chaque climat entraîne des caractéristiques physiques et comportementales particulières, qui ont pour effet de provoquer des mouvements migratoires du nord vers le sud, les peuples nordiques ayant tendance à cultiver les activités militaires. Appuyant sa thèse sur une liste d'exemples puisés dans une vaste collection de données historiques, il conclut : « Il me semble suffisamment clair que la colonisation, les guerres, l'esclavage, les migrations ont depuis si longtemps brassé tous les peuples, qu'à part les Hébreux ils ne paraissent pas pouvoir se garder purs de tout mélange avec les autres78. »

Se fondant sur l'origine ethnique et la localisation territoriale pour différencier les nations, il envisage chacune de celles-ci comme un organe localisé dans le corps humain79. Cette conception organique de l'humanité fait en sorte qu'il « récuse tout nationalisme: l'universalité de la raison qui fonde le droit l'emporte sur les différenciations naturelles80. »
国民(ナシオン)という概念

ボダンは国民概念の解明に着手した。伝統的な自民族のテーゼを否定し、「自らの宗教的信条と調和する」ヒューマニスト的、普遍主義的な立場をとり、聖書の 人類の起源に関する記述は、ボダンの著作を通して常に参照されている75。そのため、彼は国民を人種ではなく文明に基づかせ、人類という種の単一性を肯定 し、国家を「系図ではなく地理によって」区別した76。彼はまた、民族間の相違が東西軸に沿っているという考え方を否定し、集団の特徴を形成する上で緯度 が決定的な役割を果たすとした。こうして彼は、寒帯、温帯、熱帯という3つの主要な気候帯を区別する「気候の理論」の起源となった。この理論は、ジョヴァ ンニ・ボテロによって発展し、モンテスキューが『法の精神』で取り上げたもので、ボダンには言及していない77。それぞれの気候は、特有の身体的・行動的 特徴をもたらし、その結果、北から南への移動が発生し、北方民族は軍事活動を行う傾向があった。植民地化、戦争、奴隷制度、そして移住が、長い間、すべて の民族を混血させ、ヘブライ人を除けば、他の民族との混血から自らを純粋に保つことができないように思われる78」。

国民を区別するために民族的起源と領土的位置に依拠している彼は、それぞれの国民を人体における局所的な器官とみなしている79。このような有機的な人間 観は、彼が「あらゆるナショナリズムを否定することを意味する。法の基礎である理性の普遍性は、自然の差異に優先する」ことを意味する80。
Types de républiques
Bodin utilise fréquemment le terme de « prince » pour désigner celui qui détient le pouvoir, quel que soit son statut81. Au début du Livre II, il examine combien il y a de sortes de Républiques. À cette fin, il adopte les critères suivants : « si la souveraineté gît en un seul Prince, nous l'appellerons Monarchie ; si tout le peuple y a part, nous dirons que l'état est populaire ; s'il n'y a que la moindre partie du peuple, nous jugerons que l'état est Aristocratique ». Appliquant la distinction proposée par Aristote entre essence et accident, il estime qu'il ne faut pas « s'arrêter aux accidents, qui sont innumérables, mais bien aux différences essentielles, et formelles, autrement on pourrait tomber en un Labyrinthe infini »82. Il introduit aussi une distinction entre État et gouvernement : « un État peut être monarchique, aristocratique ou populaire, mais ne peut être mixte. En revanche, le gouvernement peut l'être [car] le gouvernement est le mode selon lequel la souveraineté s'exerce83. » Il s'ensuit qu'une monarchie peut être « seigneuriale, ou royale ou tyrannique84. » La monarchie, selon sa définition, est donc « une République en laquelle la souveraineté absolue gît en un seul Prince85 », tandis que « pour qu'un État soit démocratique, il faut au moins que la moitié du peuple participe à la souveraineté86. »

Il invoque la loi naturelle et divine pour justifier la domination de l’homme sur la femme et sa nécessaire exclusion du trône :

« La gynécocratie (régime politique dans lequel le pouvoir est exercé par les femmes) est droitement contre les lois de Nature ; qui a donné aux hommes la force, la prudence, les armes, le commandement, et l’a ôté aux femmes ; et la loi de Dieu a disertement ordonné que la femme fût sujette à l’homme, non seulement au gouvernement des royaumes et empires, [mais] aussi en la famille de chacun en particulier. »
共和制の種類
ボダンは、どのような身分であれ、権力を握る人物を指す言葉として「王子」という言葉を頻繁に用いている81。第Ⅱ巻の冒頭で、ボダンは共和制にどのよう な種類があるかを検討している。そのために、彼は次のような基準を採用している。「主権が一人の王子に帰属している場合、それを君主制と呼び、すべての国 民がそれに参加している場合、その国家は人民制であると言い、国民がごく一部しか参加していない場合、その国家は貴族制であると判断する」。アリストテレ スが提唱した本質と偶然の区別を応用し、「測定不可能な偶然に止まらず、本質的で形式的な差異に止まらなければならない。そうでなければ、無限の迷宮に陥 ることになる」と彼は考えている82。国家は君主制、貴族制、民衆制のいずれであってもよいが、混成することはできない。一方、政府は、主権が行使される 様式であるから、混在しうる」83 。その結果、君主制は「君主的でもあり、王権的でもあり、専制的でもある」ということになる84。したがって、彼の定義によれば、君主制とは「絶対的な主 権が一人の王子にある共和制85 」であり、「国家が民主的であるためには、少なくとも国民の半数が主権に参加しなければならない86 」ということになる。

彼は、自然法と神法を持ち出して、男性が女性を支配し、女性が王位から排除されることを正当化した:

「女権政治(女性によって権力が行使される政治体制)は、正に自然の法則に反している。自然の法則は、男性に力、賢明さ、武器、指揮権を与え、女性からそれを奪った。
Concept de souveraineté
Article connexe : « Puissance de donner et casser la loi ».
Bodin fait de la souveraineté un attribut essentiel de l'État. Il introduit le concept dès la première phrase de la République : « République est un droit gouvernement de plusieurs ménages, et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine71. » Il attache tellement d'importance à ce concept qu'il y consacre les trois derniers chapitres du premier Livre de la République. Il a pleinement conscience d'innover en introduisant sa définition, au début du chapitre IX :

« La souveraineté est la puissance absoluë & perpetuelle d'une Republique, que les Latins appellent majestatem, les Grecs ἄκραν ἐξγουσὶαν, & κυρίαν ἁρκὴν, & κύριον πολίτευμα : les Italiens segnoria, duquel mot ils usent aussi envers les particuliers, & envers ceux la qui manient toutes les affaires d'estat d'une Republique : les Hebreux l'appellent tomadchavet c'est-à-dire la plus grande puissance de commander. Il est icy besoin de former la definition de souveraineté, parce qu'il n'y a ny iurisconsulte, ny philosophe politique, qui l'ayt definie : iaçoit que c'est le point principal, & le plus necessaire d'estre entendu au traité de la Republique87. »

Sa théorie de la souveraineté s'insère dans une conception générale de l'autorité applicable à tous les peuples, quel que soit leur degré de développement ou leur type d'État88. Elle s'appuie sur « un principe éminemment profane de la puissance — la volonté — et donne lieu à une communauté laïque régie par la justice exprimée par le droit89. » Évacuant ainsi le recours à un principe de droit divin, « l'État bodinien est d'essence laïque90. »

La souveraineté comporte deux attributs essentiels. Le premier est qu'elle « n'est limitée ny en puissance, ny en charge, ni en certain temps91. » Le second attribut essentiel est son caractère absolu. La souveraineté, qui n'a « d'autre limite que la loi de Dieu et de nature se traduit immédiatement par un double pouvoir du Prince : a) il peut donner et casser la loi, b) il est absous de l'obéissance aux lois qu'il établit92. » La souveraineté est toutefois limitée par la loi de la nature et de Dieu, dont le prince souverain demeure éternellement sujet : « Si la justice est la fin de la loi, et la loi œuvre du prince, le prince est image de Dieu ; il faut, par suite de même raison, que la loi du prince soit faite au modèle de la loi de Dieu (I, VIII)93. » En dépit de ses positions innovantes, Bodin est très attaché « à la tradition éthico-théologique du politique94. »

Le pouvoir du souverain est également limité par les lois fondamentales du Royaume ainsi que par les coutumes générales et particulières. Quant au prélèvement de l'impôt, celui-ci requiert le consentement du parlement ou du peuple95. Le souverain ne peut pas non plus déroger aux engagements pris envers ses sujets. Toutefois, des cas de force majeure peuvent justifier une dérogation à ces limites, car : « La raison naturelle veut que le public soit préféré au particulier, et que les sujets relaschent non seulement leurs injures et vengeances, ains aussi leurs biens pour le salut de la République96. » Selon Zarka, le lien qu'établit Bodin entre État et souveraineté « n'a certainement pas été sans incidence sur la définition de la raison d'État en termes de dérogation97. »

En établissant que la loi des autres nations ne peut pas lier un État souverain, Bodin théorise donc la notion d'immunité de l'État98, notion importante qui influencera Charles Loyseau (1608), Cardin Le Bret (1632) et surtout Jean-Jacques Rousseau. Ce dernier y fera référence dans l'article « Économie politique » de l'Encyclopédie, publié ensuite sous le titre de Discours sur l'économie politique (1755). Hobbes reprendra cette notion et la développera en introduisant dans la philosophie juridique le principe d'égalité naturelle des États99,100.

Avec la notion de souveraineté, Bodin a conscience d'innover : « Les juristes contemporains, Jellinek, Carré de Malberg, ont insisté sur l'originalité de la souveraineté qui, en fondant l'idée d'un pouvoir séparé de la société (le Monarque est divisé du peuple, dit Bodin) en imaginant un pouvoir juridique [...] établissait la théorie moderne de la puissance publique qui ne se confondait pas avec la Monarchie mais pouvait, selon le sujet qui était censé la détenir légitimement, être alternativement objet d'appropriation pour l'aristocratie ou la démocratie101. » En inventant la souveraineté, Bodin « invente le gouvernement du droit102. »


主権の概念
関連記事:「法を作る力、法を破る力」。
ボダンは主権を国家の本質的な属性とした。彼はこの概念を『共和国』の最初の一文で紹介している。「共和国とは、主権的な権力をもって、いくつかの世帯、 および世帯に共通のものを正当に統治することである」71。彼はこの概念を非常に重要視しており、『共和国』第1巻の最後の3章をこの概念に費やしてい る。第九章の冒頭でその定義を紹介したとき、彼は自分が新しい境地を切り開いていることを十分に自覚していた:

「主権とは、共和国の絶対的かつ永続的な力であり、ラテン人はこれをマジェスタテム(majestatem)と呼び、ギリシア人はこれをἄκραν ἐξγουσὶαν, & κυρκιον πολίτευμα, & κύρκιον πολίτευμαと呼ぶ: ヘブライ人はこれをトマドチャベット、すなわち最大の指揮権と呼ぶ。主権を定義した学者、政治哲学者は存在しないため、ここで主権を定義する必要がある。

彼の主権論は、その発展の程度や国家の種類にかかわらず、すべての民族に適用可能な権威の一般的概念の一部である88。それは「意志というきわめて世俗的 な権力原理」に基づくものであり、「法に表現された正義によって統治される世俗的な共同体89」を生み出すものである。神の権利の原則に頼ることを避け、 「ボディーニャンの国家は本質的に世俗的である90」。

主権には2つの本質的な属性がある。第一は、「権力にも、職責にも、時間にも制限されない」ことである91。つ目の本質的な属性は、その絶対的な性質であ る。主権は、「神と自然の法則以外に制限を持たないが、それは即座に王子の二重の権力に変換される:a) 王子は法律を作ることも破ることもでき、b) 王子は自分が作った法律への服従から免除される」92 。正義が法の目的であり、法が王子の仕事であるとすれば、王子は神の像である。同じ理由から、王子の法は神の法を模範として作られる必要がある(I, VIII)」93 。その革新的な立場にもかかわらず、ボダンは「政治学の倫理神学的伝統94」に強い愛着を抱いていた。

君主の権力はまた、王国の基本法と一般的および特殊な慣習によって制限されていた。徴税には議会または人民の同意が必要である95。また、君主は臣民との 約束から逸脱することはできない。しかし、不可抗力の場合には、これらの制限を逸脱することが正当化されることがある。「自然的理性は、公が個人よりも優 先されるべきであり、臣民は共和国の救済のために、侮辱や復讐だけでなく、財産も解放されるべきであると規定する96」。ザルカによれば、国家と主権の間 のボダンの結びつきは、「レゾンデートの定義に、権利剥奪の観点から確かに影響を与えた」97。

ボダンは、他国の法は主権国家を拘束できないとすることによって、国家免責の概念98 を理論化した。この重要な概念は、シャルル・ロワゾー(1608 年)、カルダン・ル・ブレ(1632 年)、そしてとりわけジャン=ジャック・ルソーに影響を与えることになる。ルソーは『百科全書』の「政治経済」(後に『政治経済論考』(1755年)とし て出版)の中でこの概念に言及している。ホッブズはこの概念を取り上げ、国家の自然的平等の原則を法哲学に導入することによって発展させた99,100。

ジェリネクやカレ・ド・マルベルグのような現代の法学者たちは、主権が独創的であることを強調しているが、それは、社会から切り離された権力(ボダンによ れば、君主は人民から切り離されている)という観念を、法学的権力を想像することによって打ち立てたものである。 中略)君主制と混同されることのない公権力の近代理論を確立したが、公権力を合法的に保持する主体によっては、貴族制や民主制のための充当の対象にもなり えた101」。主権を発明したボダンは、「法の政府を発明した102」のである。

Vers un État administratif
La notion de souveraineté que propose Bodin introduit un déplacement des attributs traditionnels des juges : « La justice est en effet doublement diminuée : après avoir défini la magistrature indépendamment d'elle par l'autorité, Bodin attribue au souverain une fonction législative qui absorbe l'initiative judiciaire. Le juge perd ses pouvoirs administratifs, en même temps que ses fonctions législatives. En donnant l'exercice de l'autorité à un magistrat qui n'est pas un juge puis en confiant l'initiative de la loi au souverain, on mesure à quel point le juriste angevin affaiblit la part de la jurisprudence dans le fonctionnement de la civilité politique, combien il dégrade le rôle de l'État de justice au profit de l'État administratif et législatif103. »

Population et richesse d'un État
Bodin propose une vision relativement humaniste de la politique et de l’économie en affirmant que la vraie richesse n’est pas seulement matérielle, que la force d’un pays réside dans sa population :

« Or il ne faut jamais craindre qu’il y ait trop de sujets, trop de citoyens : vu qu’il n’y a richesse, ni force que d’hommes : et qui plus est la multitude des citoyens (plus ils sont) empêche toujours les séditions et factions : d’autant qu’il y en a plusieurs qui sont moyens entre les pauvres et les riches, les bons et les méchants, les sages et les fous : et il n’y a rien de plus dangereux que les sujets soient divisés en deux parties sans moyens : ce qui advient ès Républiques ordinairement où il y a peu de citoyens104. »

Cette sentence inspirera plus tard des penseurs anti-malthusiens comme Alfred Sauvy. Le géographe Augustin Bernard y voit pour sa part « la devise des peuples colonisateurs »105.

Sur le plan économique, sa pensée a évolué et fait davantage de place au contrôle de l'État : « Universaliste en 1568, dans la Réponse à M. de Malestroit, Bodin, en 1576, est devenu mercantiliste dans la République [...] chaque nation doit se protéger pour préserver ses ressources vitales et cela ne peut se faire que grâce à une politique gouvernementale dont le seul but est l’enrichissement du pays106. »
行政国家へ
ボダンが提案する主権の概念は、裁判官の伝統的な属性に変化をもたらす。「正義は実際には二重に減少している。ボダンは、権威によって独立して判事を定義 した後、司法のイニシアチブを吸収する立法機能を主権者に帰属させる。裁判官は、立法機能とともに行政権も失う。裁判官でない判事に権限行使を与え、法の イニシアチブを君主に委ねることで、アン ジュヴァン派の法学者が、政治的礼節の機能における法学の役割をどの程度弱めているのか、ま た、行政・立法国家の利益のために司法国家の役割をどの程度低下させているのかを測る ことができる103 。

国家の人口と富
ボダンは、真の豊かさは物質的なものだけではなく、国の強さはその人口にあると主張することによって、政治と経済について比較的ヒューマニズム的なヴィジョンを提案している:

「臣民が多すぎる、市民が多すぎるということを決して恐れてはならない: 特に、貧民と富裕者、善人と悪人、賢者と愚者の間に平均的な立場の者が多く存在するからである。臣民が手段なしに2つに分かれることほど危険なことはない。」

この文章は後に、アルフレッド・ソーヴィーのような反マルサス派の思想家にインスピレーションを与えることになる。地理学者オーギュスタン・ベルナールは、この文章を「植民地化する民族のモットー」と見なした105。

1568年の『マレストロワへの回答』では普遍主義者であったボダンは、1576年の『共和国』では重商主義者となった......国民はそれぞれ、その重要な資源を守るために自らを守らなければならない。
Arithmologie et justice harmonique
Bodin croit fermement que le cosmos et l'ensemble de la réalité sont organisés par les nombres et que ceux-ci ont par conséquent des valeurs prédictives, tant dans l'histoire individuelle que collective. Là où d'autres voient l'effet du hasard, il voit au contraire l'action de lois mathématiques. Dans la Methodus, il écrit par exemple que « les maladies les plus graves arrivent dans les années multiples de sept et de neuf. De même, les transformations dans les républiques se produisent dans des années multiples de sept ou de neuf, ou dans leurs carrés [...] si, en outre, une année multiple de sept coïncide avec une multiple de neuf, cela donne une année extrêmement dangereuse, ainsi qu'on a pu le constater depuis l'antiquité107. »

Il s'intéresse tout spécialement aux relations de type harmonique, selon la tradition pythagoricienne transmise par le Timée et La République de Platon. Appliquant le principe d'harmonie à son idéal de justice, il conçoit l'égalité comme une égalité de proportions à laquelle on devrait atteindre par le « nombre nuptial », qu'il mentionne dans la Methodus ainsi que dans Les Six Livres de la République et dont il fait « la clef du chant du monde108 ». Selon Bodin, le nombre nuptial serait 5040 parce qu'il s'obtient en multipliant la succession des premiers nombres jusqu'à 7 (1 × 2 × 3 × 4 × 5 × 6 × 7)109. L'organisation du corps social est bonne lorsqu'elle met en harmonie les différentes composantes, de la même façon que dans la musique :

« Ainsi, l'institution politique, dont Bodin cherche le critère, de manière judicieuse, dans l'institution juridictionnelle dominée par l'idée de justice harmonique, est donc bonne ou droite, lorsqu'elle réalise, comme l'harmonie musicale ou comme le rapport harmonique des nombres selon Pythagore ou Platon, l'accord des différences. Il ne s'agit pas, précise Bodin, de n'importe quel accord, mais de l'accord merveilleux où les extrêmes – comme dans l'octave – sont unis par les intermédiaires qui les conjoignent de telle sorte que le discord donne grâce à l'harmonie110. »

Cette notion de justice harmonique est tellement importante qu'il y consacre le dernier chapitre de sa République, dans lequel il argumente en faveur d'un système favorisant l'ascension sociale en fonction du mérite individuel et non de la seule naissance :

« Or il n'y a moyen de lier les petits avec les grands, les roturiers avec les nobles, les pauvres avec les riches, sinon en communiquant les offices, états, dignités, et bénéfices aux hommes qui le méritent, comme nous avons montré cy devant. […] tous les roturiers sont ravis d'un plaisir incroyable, et se sentent tous honorés quand ils voyent le fils d'un pauvre médecin Chancelier d'un grand Royaume et un pauvre soldat être enfin Connétable : comme il s'est vu en la personne de Bertrand du Guesclin et de Michel de l'Hospital et de beaucoup d'autres, qui pour leurs vertus illustres sont montés aux plus hauts degrés d'honneur111. »
算術と調和的正義
ボダンは、宇宙と現実の全体は数によって組織されており、それゆえ数は個人と集団の歴史の両方において予言的価値を持つと固く信じていた。他の人たちが偶 然の作用を見ているところ、彼は数学的法則の作用を見ている。例えば、『メトードゥス』では、「最も深刻な病気は7と9の倍数の年に起こる」と書いてい る。同様に、共和国の変革は、7の倍数か9の倍数の年、あるいはその2乗の年に起こる[......さらに、7の倍数の年が9の倍数の年と重なると、古代 から観察されているように、極めて危険な年となる107]」と書いている。

彼は、プラトンの『ティマイオス』と『共和国』によって受け継がれたピタゴラスの伝統に従って、調和的な関係に特に興味を持っていた。調和の原理を正義の 理想に適用し、彼は平等を「婚姻数」によって達成される比率の平等と考え、『メトードゥス』や『共和国六書』で言及し、「世界の歌の鍵」とした108 。ボダンによれば、婚姻数は5040であり、それは最初の数の連続を7(1×2×3×4×5×6×7)まで掛け合わせることによって得られる109。社会 体の組織は、音楽と同じように、さまざまな構成要素を調和させるときに良いものとなる:

「したがって、政治制度は、その基準を、調和的正義の考え方に支配された管轄権制度にボダンが賢明にも求めているのであるが、それが音楽のハーモニーのよ うに、あるいはピタゴラスやプラトンによる数の調和比のように、差異の一致を達成するとき、善であり、正しいのである。これは単なる和音ではなく、オク ターヴのように両極端な和音が、不協和音が調和に優美さを与えるような形で、両者を結びつける仲介者によって一つにされる素晴らしい和音である110」と ボダンは説明する。

この調和的正義の概念は非常に重要であり、彼は『共和国』の最終章をこの概念に費やしている:

「小人を大人と結びつけ、平民を貴族と結びつけ、貧民を富豪と結びつけるには、先に示したように、職位、国家、威厳、利益をそれに値する者に与える以外に 方法はない。[ベルトラン・デュ・ゲスクランやミシェル・ド・ロスピタルをはじめ、その輝かしい徳によって最高の栄誉に登りつめた多くの人物に見られるよ うに111」。
Bodin et Machiavel

Portrait de profil d'un homme habillé en noir aux cheveux blancs
Portrait de Machiavel par Cristofano dell'Altissimo (vers 1552-1568), musée des Offices.
Si Machiavel et Bodin sont généralement reconnus comme les fondateurs de la science politique moderne112, ils diffèrent toutefois sur bien des aspects. Le premier était un praticien de la politique, doté d'un sens aigu d'observation, mais sans aucun souci de fonder une méthode scientifique. Il en va tout autrement chez Bodin qui, vivant à une époque où les horizons intellectuels ne cessent de s'étendre, cherche à opérer au moyen d'une démarche méthodique une synthèse universelle dans le domaine de la politique tout comme il l'a préconisé dans le domaine du droit113. Dans le Methodus, Bodin annonce en quoi il veut se démarquer de son illustre prédécesseur : « Enfin Machiavel, le premier à notre avis qui ait écrit sur ce sujet après douze cents ans environ de barbarie universelle, produisit maintes maximes qui se trouvent sur les lèvres de chacun : et sans doute eût-il exposé de nombreux points avec plus de véracité et de compréhension s'il avait uni à l'expérience la connaissance des philosophes et des historiens de l'antiquité114. »

Le jugement de Bodin sur Machiavel sera beaucoup plus sévère dans sa République, à tel point que cet ouvrage peut être vu comme un anti-Machiavel, selon Simone Goyard-Fabre115. Dès la préface, Bodin prend ses distances :

« un Machiavel, qui a eu la vogue entre les courtiers des tyrans […] n'a jamais sondé le gué de la science Politique, qui ne git pas en ruses tyranniques, qu'il a recherchees par tous les coings d'Italie […] Il a mis pour deux fondements des Républiques l'impiété et l'injustice et blâmé la religion comme contraire à l'État […] Si Machiavel eût tant soit peu jeté les yeux sur les bons auteurs, il eût trouvé que Platon intitule ses livres de la République De la Justice, comme étant icelle l'un des plus fermes piliers de toutes les républiques116. »

Comme le signale Weber, la sévérité de Bodin à l'égard de Machiavel s'explique par les guerres de Religion qui ensanglantaient alors la France et avaient provoqué un ressac contre les théories du Florentin117. La République paraît d'ailleurs la même année que le Discours sur les moyens de bien gouverner de Gentillet, ouvrage dédié à François, duc d'Alençon, dont Bodin était très proche.

Pourtant, Bodin suit la voie tracée par Machiavel en fondant juridiquement la république sur « un concept entièrement profane de la puissance », ainsi que le signale Gérard Mairet : « Si Bodin, à la suite de Machiavel, invente la puissance profane, c'est justement parce qu'il évacue le fondement divin du pouvoir — et donc la loi naturelle et divine118. » Il y a certes chez lui mention de la loi de Dieu, mais les références sont toujours faites à la loi de Moïse, dans l'Ancien Testament.

La situation à laquelle était confronté Machiavel est très différente de celle qui préoccupait Bodin, selon l'analyse d'Antonio Gramsci :

« Pendant les guerres civiles en France, Bodin est le théoricien du tiers parti dit des politiques, qui se place du point de vue de l'intérêt national, c'est-à-dire d'un équilibre entre les classes où l'hégémonie appartient au Tiers-État à travers la monarchie. Classer Bodin parmi les antimachiavéliens reste un point de vue extérieur et superficiel. Bodin fonde la science politique en France sur un terrain beaucoup plus avancé et plus complexe que celui qu'avait offert l'Italie à Machiavel. Pour Bodin, il ne s'agit pas de fonder un état territorialement unitaire (un état national) c'est-à-dire de revenir à l'époque de Louis XI, mais d'équilibrer les forces sociales en lutte à l'intérieur de cet état déjà fort enraciné : ce n'est plus le moment de la force qui intéresse Bodin, c'est celui du consensus. Avec Bodin, on tend à développer la monarchie absolue : le Tiers-État est si conscient de sa force et de sa dignité, il sait si bien que le sort de la monarchie absolue est lié à son propre destin qu'il pose des conditions à son consensus, présente des exigences et tend à limiter l'absolutisme119. »

Sur le plan des principes, Bodin est loin de préconiser un divorce entre politique et éthique ainsi que le fait Machiavel, même si « en bon juriste, [il] estime qu'il faut d'abord affirmer avec force les principes, quitte à trouver dans les circonstances un petit détail qui permette de les contourner120. » Tout comme chez le Florentin, on trouve dans la République des conseils pratiques à l'usage des gouvernants : « D'une étincelle s'embrase un grand feu de sedition121 », « Il ne faut pas resister ouvertement au peuple esmu122 », « Le peuple s'appaise en voyant un sage vieillard, ou vertueux personnage l'araisonner123 ».

En dépit de ces rapprochements superficiels, Bodin est philosophiquement très éloigné de l'auteur du Prince. Dans sa République, il décrit les tyrans comme étant « en frayeur perpétuelle » (p. 248), « tourmentés plus cruellement par crainte que par mille bourreaux » (p. 260) et affirme « tyran et Roy, deux mots incompatibles » (p. 255). Au lieu de recommander à l'homme politique de conquérir le pouvoir en imposant sa volonté par la ruse et la force, Bodin le souhaite plutôt toujours doté d'une conscience morale et préoccupé par la justice et l'établissement des lois, en vue d'assurer un équilibre harmonieux dans l'État124.
ボダンとマキャベリ

黒衣に白髪の横顔の肖像画
マキアヴェッリの肖像 クリストファノ・デルティッシモ作(1552-1568年頃)、ウフィツィ美術館蔵。
マキアヴェッリとボダンは、一般に近代政治学の創始者と認識されているが112 、多くの点で異なっている。マキァヴェッリは、鋭い観察眼を持った政治の実践者であったが、科学的方法を確立しようとはしなかった。ボダンは、知的地平が 絶えず拡大していた時代に生きており、法学の分野で提唱したのと同様に、政治学の分野でも方法論的アプローチによって普遍的な総合を達成しようとした 113。ボダンは『メトードゥス』の中で、輝かしい先人との差別化をどのように図りたいかを次のように表明している。「最終的にマキャベリは、約1200 年にわたる普遍的な野蛮主義の後に、このテーマについて書いた最初の人物であり、誰もが口にしている多くの格言を生み出した。

シモーヌ・ゴヤール=ファーブル115によれば、ボダンのマキアヴェッリに対する判断は、『共和国』ではより厳しいものとなり、この著作は反マキアヴェッリとみなすことができるほどである。序文からして、ボダンは距離を置いている:

「専制君主のブローカーの間で流行していたマキアヴェッリは、専制君主の策略にはない政治学の浅瀬を知ることはなかった。 もしマキアヴェッリが優れた著者に目を向けていたなら、プラトンが『共和国』の著書の中で「正義について」と題し、すべての共和国の最も堅固な柱の一つで あることを知っただろう116。」

ウェーバーが指摘するように、ボダンのマキアヴェッリに対する厳しさは、当時フランスを血で染めていた宗教戦争が、フィレンツェ人の理論に対する反発を引 き起こしたことで説明できる117。共和国』は、ボダンと親交の深かったアランソン公フランソワに献呈された、ジャンティレの著作『幸福な統治の方法 (Discours sur les moyens de bien gouverner)』と同じ年に出版された。

しかし、ボダンはマキアヴェッリに倣って、「権力に関するまったく俗悪な概念」に基づいて共和制を合法的に樹立した。マキアヴェッリは神の法について言及しているが、その言及はつねに旧約聖書のモーセの法である。

アントニオ・グラムシが分析したように、マキアヴェッリが直面した状況は、ボダンが夢中になった状況とはまったく異なっている:

「ボダンは、フランスにおける内戦の間、政党として知られる第三党の理論家であり、自らを国益の観点から、言い換えれば、ヘゲモニーが王政を通じた第三の 国家に属する階級間の均衡の観点から見ていた。ボダンを反マキアヴェリストとして分類するのは、外面的で表面的な見方である。ボダンはフランスにおいて、 イタリアがマキアヴェッリに提供したものよりもはるかに高度で複雑な基盤の上に政治学を確立した。ボダンにとって、領土的な単一国家(国民国家)を建国す ること、すなわちルイ11世の時代に遡ることが問題なのではなく、すでに確立されたこの国家の中で働く社会的諸力のバランスをとることが問題だった。ボダ ンによって、絶対王政を発展させる傾向が生まれた。第三身分は、自らの力と尊厳を自覚し、絶対王政の運命が自らの運命と結びついていることをよく理解して いたため、合意のための条件を設定し、要求を出し、絶対主義を制限する傾向にあった119。

ボダンは、「優れた法学者として、たとえ状況において原理が回避されるような些細な点を見出すことを意味するとしても、原理はまず力強く肯定されなければ ならないと(彼は)信じている」120にもかかわらず、マキアヴェッリのように政治と倫理の分離を主張することはなかった。フィレンツェ人と同様、『共和 国』には、統治者に対する実践的な助言が含まれている。「反乱の大火は火種によって燃え上がる121 」、「民衆は公然と抵抗してはならない122 」、「賢明な老人や高潔な人物が恥をかかされるのを見て、民衆は愕然とするだろう123 」。

このような表面的な比較にもかかわらず、ボダンは『王子』の作者とは哲学的にかけ離れている。彼は『共和国』の中で、専制君主を「絶え間ない恐怖の中にい る」(p.248)、「千人の死刑執行人よりも残酷に恐怖に苦しめられる」(p.260)と表現し、「専制君主と王は相容れない二つの言葉である」 (p.255)と述べている。ボダンは、政治家が狡猾さと力によって自分の意志を押し付けることによって権力を征服することを推奨するのではなく、むしろ 政治家が常に道徳的良心を備え、正義と法の確立に関心を持ち、国家における調和のとれた均衡を確保することを目指すと考える124。
De la démonomanie des sorciers

Page d'un livre écrit en français
Frontispice du livre de Jean Bodin, De la démonomanie des sorciers (1580).

Portrait à mi-corps de Wier devant une table, avec la main droite posée sur un crâne.
Le médecin Jean Wier (1515-1588) dénonce les chasses aux sorcières dans De Praestigiis daemonum et incantationibus ac venificiis, publié en 1563n 14. Portrait gravé par Pieter Holsteyn II vers 1660.
Jugements de Montaigne sur Bodin
Jean Bodin est un bon autheur de nostre temps, et accompagné de beaucoup plus de jugement que la tourbe des escrivailleurs de son siecle, et merite qu’on le juge et considere. Je le trouve un peu hardy en ce passage de sa Methode de l’histoire, où il accuse Plutarque non seulement d’ignorance (sur-quoy je l’eusse laissé dire, car cela n’est pas de mon gibier), mais aussi en ce que cet autheur escrit souvent des choses incroyables et entierement fabuleuses (ce sont ses mots)125.

Les sorcieres de mon voisinage courent hazard de leur vie, sur l’advis de chaque nouvel autheur qui vient donner corps à leurs songes126.

Bodin s’intéresse à la démonologie à la suite de deux procès dans lesquels il a été appelé en tant qu'expert judiciaire, ce qui l'amène à publier en 1580 De la démonomanie des sorciers. Il y définit le sorcier comme celui qui vise à faire quelque chose par des moyens diaboliques (Livre Ier), recherche ce qu’est la magie, se demande si les sorciers sont transportés en corps par les démons et s'ils peuvent changer les hommes en bêtes (Livre II). Il traite également des moyens de protection licites et illicites pour empêcher les maléfices (Livre III). Enfin, il traite des procédés à la disposition de la justice de reconnaître les sorciers, des preuves qui établissent le crime de sorcellerie, de la confession volontaire ou forcée et des peines à appliquer (Livre IV)127. Il a contribué à la condamnation de Jeanne Harvilliers, "la sorcière de Laon", lors d'un procès où il avait témoigné en qualité d'expert.

À un moment où les procès de sorcellerie battaient leur plein en Europe, Bodin affirme avec des arguments apparemment rationnels la réalité des pactes avec les démons, l’évocation des morts et la copulation charnelle avec les démons. Il croit aux loups-garous, aux assemblées de sorcières, au pouvoir qu'ont certaines personnes de « nouer l'aiguillette » de leurs ennemis pour les rendre impuissants128 ou de les tuer au moyen de figurines de cire129. Il se base sur les aveux « sans question ni torture » de Jeanne Harvilliers, condamnée au bûcher en 1578, ainsi que sur les témoignages d'Abel de La Rüe et de Trois-Échelles, prestidigitateur et sorcier attitré de Charles IX, qui fut pendu. Même s'il voit dans les actes de sorcellerie les agissements du diable, il ne croit cependant pas à l'efficacité des exorcismes130.

Malgré sa formation juridique, il considère que les « procédures normales visant à protéger les droits des accusés étaient superflues », approuve que les juges mentent à l'accusé et estime qu'il n'est guère besoin de plusieurs témoins, un témoin sans reproche de sexe masculin étant suffisant : « Quand il est question des Sorciers, le bruict commun est presque infaillible131. » Pour identifier les sorciers, il encourage la délation et préconise la torture, l'objectif étant l’élimination en masse des sorciers, afin d'éviter la mainmise de Satan sur le monde. Il s'attaque particulièrement à Jean Wier, auteur d'un important traité sur la question dans lequel il qualifie les magistrats de « cruels bourreaux et bouchers ». Bodin le réfute longuement dans la seconde moitié du livre IV132, allant jusqu'à l'accuser de couvrir sa propre sorcellerie sous ses dénégations133.

Contrairement à certains de ses contemporains plus éclairés, Bodin ne tient pas compte de la culture populaire de son époque, qui colporte ces histoires de sorcellerie et de lycanthropie. Comme Robert Mandrou le signale à propos des cas de jeunes enfants accusés de sorcellerie ou de lycanthropie, si les « petits juges » condamnaient à mort les soi-disant sorciers, ceux-ci étaient parfois graciés par les juges du parlement, au motif que la similarité des faits allégués contre ces « sorciers » provenait de récits colportés, une interprétation que Bodin rejette. Il faudra attendre un siècle pour qu'un édit de Colbert, en 1682, interdise de porter ce genre de cause devant les tribunaux134, mais dès 1640 « le Parlement de Paris devenait le premier corps judiciaire en Europe à ordonner la fin des poursuites pour sorcellerie135. » L'ouvrage de Bodin aura beaucoup d'influence sur les débats touchant la sorcellerie28. On a même avancé que la Démonomanie avait joué un rôle dans l'augmentation des poursuites pour sorcellerie en France entre 1580 et 1610, particulièrement à Paris, mais on ne trouve aucune référence à cet ouvrage dans les diatribes publiées de l'avocat-général Louis Dorléans136.

La position de Bodin sur la sorcellerie a intrigué les commentateurs. Comme l'a noté Lucien Febvre :

« ce grand Jean Bodin, un des vigoureux esprits de son temps, curieux homme qui a touché à tout et de la façon la plus heureusement personnelle... comment expliquer que ce grand esprit... ce soit lui, le même qui en 1580 ait publié l'un des livres les plus attristants de cette époque : ce traité de Démonomanie des sorciers dont on ne compte plus les éditions137 ? »

Rose tente de l'expliquer ainsi : « L'apparition de la démonologie chez un penseur remarqué pour de nombreux développements dans la pensée rationaliste s'est révélée être un problème permanent, mais peut-être son optimisme essentiel sur la nature humaine nécessitait-il l'affirmation d'un royaume d'esprits du mal qui prendraient part aux actions maléfiques des hommes138. » Pour la plupart des commentateurs, il faut replacer cette position dans son contexte. Si Montaigne était beaucoup plus éclairé que Bodin sur la sorcellerie, il faut reconnaître que bien des personnages éminents de cette époque partageaient la crédulité de Bodin, tels Pierre de L'Estoile, Ambroise Paré et Calvin139. Plusieurs de ses contemporains préconisaient les mêmes pratiques contre les sorciers — tels Pierre Le Loyer, Martín Antonio Delrío, Jean de Nynauld, Noël Taillepied — ou se sont flattés de les avoir appliquées en tant que juge sur des centaines de victimes, tel Nicolas Rémy140.

Loin d'être une aberration dans l'œuvre de Bodin, cet ouvrage fait preuve, selon Nicole Jacques-Chaquin, « d'une rigueur argumentative indéniable » et s'inscrit « à l'intérieur d'une conception théologique et cosmologique cohérente141. » Bodin s'appuie sur les aveux spontanés des sorcières et les nombreux témoignages accumulés. Il invoque la Métaphysique d'Aristote pour établir que les démons sont corporels, car toute substance est corporelle142. Il s'accorde toutefois avec l'ensemble des démonologues de l'époque pour nier tout pouvoir réel aux sorciers, mais il va plus loin que ceux-ci en affirmant que c'est grâce au pacte de la sorcière avec Satan que celui-ci peut produire ses effets dévastateurs143. Dès lors, la sorcellerie est « la conséquence d'un crime qui dépasse en horreur tous les autres : celui de renoncer [non seulement à la religion chrétienne mais] à toute forme de religion144. » Or, la religion est absolument nécessaire dans le système de Bodin car elle est « le principal fondement de la puissance des Monarques et Seigneuries, de l'execution des loix, de l'obeissance des subjects, de la reverence des Magistrats, de la crainte de mal faire et de l'amitié mutuelle envers un chacun144. » Il en résulte pour Bodin qu'un sorcier est « mille fois plus coupable qu'un meurtrier145 » car le sorcier risque d'attirer la punition divine par des massacres et des calamités de toute sorte : « le pays qui les endurera sera battu des pestes, famines et guerres146. »

On a supposé que Bodin était inquiet de voir l'ascendant qu'avaient pris les conseillers italiens de Catherine de Médicis et le laxisme qui en avait dérivé. Il accorde en effet grand crédit au témoignage du sorcier et prestidigitateur Trois-Échelles qui, pour obtenir la grâce de Charles IX, avait dénoncé ses complices et affirmé qu'il y avait plus de cent mille sorciers dans le royaume. Il mentionne à plusieurs reprises Cornelius Agrippa qu'il accuse d'être « l'un des plus grands sorciers du monde147. »

En ce qui concerne l’astrologie, Bodin était convaincu qu'elle permettait de prévoir « les changements et ruynes des républiques à l'advenir », sujet auquel il consacre un chapitre entier de sa République148, que critiquera l’astrologue toulousain Auger Ferrier dans un Advertissement à M. Jean Bodin sur le quatrième livre de sa République, (Toulouse, 1580).

La Démonomanie est un de ses ouvrages les plus populaires, avec treize éditions françaises entre 1580 et 1616149. Un an après sa publication, deux traductions voient le jour, l'une en allemand par Johann Fischart et l'autre en latin par François Junius sous le titre De magorum dæmonomania libri IV. Le livre est traduit en italien en 1587 par Hercole Cato. En comptant les traductions, l'ouvrage totalise vingt-cinq éditions150.


魔術師の悪魔崇拝について

フランス語で書かれた本のページ
ジャン・ボダンのDe la démonomanie des sorciers (1580)の扉絵。

テーブルの前に座るヴィエの半身像で、右手は頭蓋骨の上に置かれている。
医師ジャン・ヴィエル(1515-1588)は、1563年に出版された『De Praestigiis daemonum et incantationibus ac venificiis』で魔女狩りを糾弾した14。1660年頃にピーテル・ホルシュタイン2世によって彫られた肖像画。
ボダンに対するモンテーニュの評価
ジャン・ボダンは現代の優れた作家であり、同世紀の作家の群衆よりもはるかに優れた判断力を伴っている。プルタークの無知を非難しているだけでなく(これ については彼に言わせたかったが、それは私の遊びではないので)、この著者はしばしば信じられないような、まったく空想的なことを書いている(彼の言葉) 125。

私の近所にいる魔女たちは、自分たちの夢に実体を与えるためにやってくる新しい作家の助言のたびに、命がけで行動している126」。

ボダンは、法律の専門家として呼ばれた2つの裁判の後、悪魔学に興味を持つようになり、1580年に『De la démonomanie des sorciers』を出版した。その中で、彼は魔術師を極悪非道な手段で何かをしようとする者と定義し(第一書)、魔術とは何かを調べ、魔術師は悪魔に よって体内に転送され、人を獣に変えることができるのだろうかと考えた(第二書)。また、邪悪な呪文から身を守るための合法的、非合法的な手段についても 論じている(第III巻)。最後に、魔女を認定するために司法制度が利用できる手続き、魔女犯罪を立証する証拠、自発的または強制的な自白、適用される罰 則を扱っている(第IV巻)127。彼は、専門家の証言を行った裁判で、「ラオンの魔女」ジャンヌ・ハルヴィリエの有罪判決に貢献した。

ヨーロッパで魔女裁判が盛んであった当時、ボダンは一見合理的な議論を用いて、悪魔との契約、死者の呼び起こし、悪魔との肉体的交わりの実在を主張した。 彼は、狼男、魔女の集会、特定の人々が敵の「針を結んで」インポにしたり128、蝋人形で殺したりする力を信じていた129。この本は、1578年に火あ ぶりの刑を宣告されたジャンヌ・ハルヴィリエの「質問も拷問もない」自白と、絞首刑に処せられたシャルル9世に任命された魔術師アベル・ド・ラ・リューと トロワ・エシェルの証言に基づいている。彼は魔術行為を悪魔の仕業と見なしたが、悪魔祓いの効果を信じていなかった130。

彼は法律の訓練を受けていたにもかかわらず、「被告人の権利を守るための通常の手続きは余計なものである 」と考え、被告人に嘘をつく裁判官を認め、複数の証人はほとんど必要なく、罪のない男性の証人一人で十分だと考えていた。魔女を特定するために、彼は糾弾 を奨励し、拷問を提唱した。その目的は、サタンによる世界征服を防ぐために魔女を大量に抹殺することであった。彼は特に、この問題に関する主要な論考の著 者であり、判事を「残酷な処刑人、屠殺人」と評したジャン・ヴィエールを攻撃した。ボダンは第4巻132の後半で彼に長々と反論し、彼が自分の魔術を否定 して隠蔽しているとまで非難した133。

啓蒙的な同時代の人々とは異なり、ボダンは魔術やライカンの話を売り込む当時の大衆文化を考慮に入れていなかった。ロベール・マンドロウが魔女やライカン トロピーの罪に問われた幼い子供たちのケースについて指摘しているように、「小判事」はいわゆる魔女たちに死刑を宣告したものの、これらの「魔女」に対し て主張されている事実の類似性が、売りつけられた物語に由来するという理由で、議会判事によって赦免されることもあった。コルベールによる勅令がこのよう な事件を法廷に持ち込むことを禁じたのは、それから100年後の1682年のことであった134 。しかし1640年までには、「パリ議会は、ヨーロッパで初めて魔女訴追の停止を命じた司法機関となった135 」のである。ボダンの著作は、魔術に関する議論に大きな影響を与えた28。1580年から1610年にかけてフランス、特にパリで魔女による訴追が増加し たのは、『ドゥモノマニー』が一役買ったからだとさえ言われているが、ルイ・ドルレアンス弁護士136の放言には、この著作への言及はない。

魔術に関するボダンの立場は、論者たちの興味をそそった。リュシアン・フェーブルはこう述べている:

「この偉大なジャン・ボダンは、当時の精力的な頭脳の一人であり、好奇心旺盛で、何にでも手を出し、最も幸せな個人的なやり方で......この偉大な頭脳が......1580年に当時最も悲しむべき書物の一つを出版した同じ人物であることをどう説明するのか。

ローズはそれを次のように説明しようとしている: 「合理主義思想の多くの発展で注目された思想家における悪魔学の登場は、長年の問題であることを証明したが、おそらく人間の本性についての彼の本質的な楽 観主義が、人間の悪行に加担する悪霊の領域を肯定することを必要としたのだろう138」。多くの論者にとって、この立場は文脈に即して考える必要がある。 モンテーニュは魔術に関してボダンよりもはるかに啓蒙的であったが、ピエール・ド・レストワール、アンブロワーズ・パレ、カルヴァン139など、当時の多 くの著名人がボダンの信憑性を共有していたことを認めなければならない。ボダンの同時代人の中には、ピエール・ル・ロワイエ、マルティン・アントニオ・デ ルリオ、ジャン・ド・ナイノルド、ノエル・タイユピエなど、魔女に対しても同じような処刑を行うことを主張したり、ニコラ・レミ140のように、何百人も の犠牲者を裁いたことを誇りに思っている者もいた。

ニコル・ジャック=シャカンによれば、この著作は、ボダンの著作の中で異常であるどころか、「否定できない議論の厳密さ」を示しており、「首尾一貫した神 学的・宇宙論的構想の一部141」である。ボダンは、魔女たちの自発的な告白と蓄積された多くの証言に依拠している。彼はアリストテレスの『形而上学』を 援用し、悪魔が身体的であることを立証している。しかし彼は、魔女に真の力があることを否定する点では、当時のすべての悪魔学者に同意したが、魔女がその 破壊的な効果を生み出すことができたのは、サタンとの盟約のおかげであると断言する点では、彼らよりも進んでいた143。その結果、魔女は「他のすべての 犯罪を凌駕する恐ろしさの結果である。しかし、宗教は「君主と領主の権力、法の執行、臣民の服従、行政官の敬愛、悪事を犯すことへの恐れ、相互の友好の主 要な基盤144」であるため、ボダンの体系においては絶対に必要である。その結果、ボダンにとって魔術師は「殺人者よりも千倍も罪が重い」145 のであり、それは魔術師が虐殺やあらゆる種類の災難によって神の罰を引き寄せる危険があるからである。

ボダンは、カトリーヌ・ド・メディシスのイタリア人助言者たちの優位と、その結果生じた弛緩を憂慮していたと推測されている。実際、彼はシャルル9世から 恩赦を得るために、共犯者を糾弾し、王国に10万人以上の魔術師がいると主張した魔術師であり呪術師であったトロワ=エシェルの証言を大いに信用してい る。彼は何度かコルネリウス・アグリッパに言及しており、彼は「世界で最も偉大な魔術師の一人147」であると非難している。

ボダンは、占星術によって「将来の共和国の変化と破滅」を予言することが可能であると確信していたが、このテーマには『共和国』の1章が費やされ148、 トゥールーズの占星術師オージェ・フェリエは、『共和国』第44巻のAdvertissement à M. Jean Bodin sur le quatrième livre de sa République, (Toulouse, 1580)で批判している。

La Démonomanie』は彼の最も人気のある作品のひとつで、1580年から1616年までの間に13のフランス語版が出版された149。出版の翌年に は、ヨハン・フィシャールによるドイツ語とフランソワ・ジュニウスによるラテン語の2つの翻訳が出版された。この本は1587年にヘルコレ・カトーによっ てイタリア語に翻訳された。翻訳を含めると、合計25版が出版された150。

Théâtre de la nature universelle
Vers la fin de sa vie, Bodin rédige en latin le Théâtre de la nature universelle, vaste synthèse personnelle des connaissances, qui fait preuve d'une « immense érudition acquise durant un demi-siècle de lectures extraordinairement variées151 ». Il y mentionne nombre d'humanistes de la Renaissance (Pic de la Mirandole, Laurent Valla, Guillaume Budé, Scaliger...), des historiens et voyageurs, des mathématiciens et astronomes (Oronce Finé, Nonius, Copernic...), des médecins (Georges Agricola, Jérôme Cardan, Paracelse...), des savants arabes (Al Ghazali, Avicenne, Averroès) ou juifs, tel Maïmonide, et cite volontiers la Bible ainsi que les auteurs antiques les plus divers, tout en critiquant volontiers Aristote au nom du platonisme152.

L'ouvrage comporte quatre livres. Le premier est consacré à la fabrique du monde, le deuxième à l'étude du monde minéral tandis que le troisième traite des végétaux et animaux ; le quatrième aborde des questions philosophiques : la théorie de la connaissance, les sortes d'âmes, la métempsycose ; le cinquième livre discute des idées platoniciennes et de la nature de l'âme humaine ainsi que des démons « en des termes qui ne concordent d'ailleurs pas toujours avec l'orthodoxie chrétienne153. » Sa position sur la nature corporelle des démons, ainsi que des anges et des âmes, vaudra à cet ouvrage, en 1628, d'être ajouté aux trois autres livres de Bodin déjà à l'index154 et il l'était encore en 1900155. Bodin laisse ainsi entendre que les comètes seraient les âmes d'hommes illustres156.

Selon une démarche pédagogique alors très fréquente, le Théâtre se présente comme un dialogue entre « Theorus, comme disciple, et Mystagogue, comme maistre, parce qu'il n'y a point de methode plus commode ni plus facile à la memoire que ceste cy157. » Chaque problème est donc annoncé par une question. Tout en puisant dans sa vaste érudition pour expliquer des phénomènes, Bodin peut aussi faire appel à ses propres expériences de physique ou d'alchimie sur la distillation, la fusion des métaux, l'optique, la gravitation158 :

« On pourra aussi de même faire des pierres précieuses de couleur jaune, qui ressembleront les naturelles par le moyen du fer, combien qu'il soit de sa nature noiratre : car, si tu piles dans un mortier de fer un caillou ou du sable calcinez, tu feras de cette matière une pierre, de laquelle la couleur retirera à l'or [...] Nous ecrivons donc ceci comme l'ayant expérimenté159. »

Il se vante d'avoir été « le premier qui ay pris et recueilli le poids du sel et de la terre, de l'eau salée et de l'eau douce, du vin, des cendres et de l'huile ; ce qui n'avait jamais été auparavant traité par aucun, qui ait escript159. »
普遍的自然の劇場
ボダンはその生涯の終わりに、ラテン語で『普遍自然の劇場』(Theâtre de la nature universelle)を書いた。彼は、ルネサンスの人文学者(ピコ・デッラ・ミランドラ、ローラン・ヴァッラ、ギョーム・ブデ、スカリガーなど)、歴 史家、旅行家、数学者、天文学者(オロンセ・フィネ、ノニウス、コペルニクスなど)、医師(ジョルジュ・アグリコラ、ジェローム・カルダン、パラケルスス など)、アラブの科学者(グリエルモ。 ...)、アラブの学者(アル・ガザーリー、アヴィセンナ、アヴェロエス)、あるいはマイモニデスのようなユダヤ人であり、プラトン主義の名の下にアリス トテレスを批判しながらも、聖書だけでなく古代のさまざまな著作を進んで引用した152。

この著作は4冊からなる。第1巻は世界の生成、第2巻は鉱物界の研究、第3巻は動植物、第4巻は哲学的な問題、すなわち知識論、魂の種類、後生論、第5巻 はプラトン的な考え方、人間の魂や悪魔の性質について「キリスト教の正統性とは必ずしも一致しない言葉で」論じている153。天使や魂と同様に悪魔の肉体 的性質に関する彼の立場から、この著作は1628年にすでに索引に載っていたボダンの他の3冊の著作に加えられた154。こうしてボダンは、彗星は輝かし い人物の魂であることを示唆した156。

当時非常に一般的だった教育学的アプローチに従って、『劇場』は「弟子としてのテオルスと師としてのミスタゴーグとの対話として提示されている。そのた め、各問題は質問によって告知される。ボダンは膨大な博学を駆使して現象を説明する一方で、蒸留、金属の融合、光学、重力など、物理学や錬金術における自 らの実験も援用することができた158 :

「同じように、自然界では黒色であっても、鉄を使用することによって、天然石に似た黄色の宝石を作ることができるであろう。

彼は、「塩と土、塩水と淡水、ワイン、灰と油の重さを測り、記録した最初の人物である。

Page d'un livre écrit en français
Théâtre de la nature universelle. Traduction Fougerolles, 1597.
Ses observations sont parfois prises en défaut comme lorsqu'il affirme que « l'eau glacée […] est quelque peu plus resserrée que la liquide160 ». Il donne libre cours à sa misogynie lorsqu'il prétend que les serpents attaquent plus volontiers les femmes que les hommes, voyant en cela un effet de la bonté de Dieu qui a voulu « que ce qui est de moindre conséquence en la nature, soit le premier violé », à moins que ce ne soit dû à « la mortelle antipathie entre la femme et le Serpent, ainsi que nous apprenons en la Sainte Escripture161. »

Piètre physicien, il invoque la Bible et Ptolémée pour argumenter contre la thèse de Copernic et Galilée, dont il dit qu'elle est une « antique opinion [...] dont la vanité peut facilement se réfuter162. »

Bodin a lu nombre de relations de voyage et se montre volontiers ethnologue, s'intéressant notamment « aux modes de vie en terre d'Islam : la castration après anesthésie par 'breuvages narcotiques' en Turquie, les jeux et les fêtes à Constantinople, les conditions d'existence des esclaves en Barbarie, la pratique de la polygamie163. » Cette ouverture d'esprit se manifeste encore dans le Colloque : « Je ne scache point de religion, de toutes celles dont j'ay la connaissance, laquelle, avec moins de ceremonies, s'applique avec plus de pureté au culte de Dieu que celle des Mahometans164. »

En toute chose de la nature, il veut voir une finalité voulue par Dieu : même la piqûre des insectes serait un « aiguillon, qui excitât ces paresseux ensevelis dans le somme et le vin, pour s'en aller à leurs besognes et affaires publics, ou pour s'adonner à l'etude des choses honnêtes, comme à la contemplation des choses hautes, ou pour chanter les louanges de leur Créateur165. » L'étude « scientifique » de la création débouche ainsi inévitablement sur « une louange du Créateur, en contrepoint de l'aristotélisme, de l'épicurisme et du manichéisme qui livrent l'univers soit au hasard soit au combat incertain du Bien et du Mal166. » Ainsi donc, « Dieu est l'objet véritable » d'un traité qui est marqué à la fois par « une volonté de rupture avec le principe de causalité, par l'anthropomorphisme et par les mythes162. »

Le Théâtre a été beaucoup moins populaire que les autres ouvrages majeurs de Bodin. Sur le plan scientifique, il n'arrive pas à la hauteur des travaux de philosophie de la nature que produiront au siècle suivant Kepler, Mersenne ou Gassendi, même s'il a été davantage lu et discuté, en son temps, que ceux-ci167. On lui a reproché son orientation systématiquement anti-Aristote et pro-judaïsme168. Toutefois, si la critique est particulièrement négative en France, il en va autrement en Europe centrale, où l'ouvrage deviendra une référence courante. En totalisant les éditions latines et française (1596, 1597 et 1605), présentes dans les grandes bibliothèques, Ann Blair a pu localiser 314 exemplaires de cet ouvrage dans vingt pays différents, ce qui atteste sa vaste diffusion169.

En raison de son faible intérêt pour les mathématiques, de son attachement à un savoir livresque et de son respect pour les opinions communément admises, Bodin n'a pas su fonder sur des bases scientifiques son projet de philosophie naturelle, comme le feront Francis Bacon et Descartes dans la génération suivante170. À la différence de ces derniers, il n'était pas d'abord motivé dans ce projet par l'avancement de la connaissance, mais voyait dans la philosophie naturelle un moyen de dépasser les antagonismes politiques et religieux de son époque dans une admiration partagée pour la Création divine — tout en trouvant dans la nature une « vaste collection d'informations intéressantes et utiles à organiser et à transmettre171. »



フランス語で書かれた本の1ページ
普遍的自然の劇場。1597年、フジェロールによる翻訳。
氷水は液体160 よりも幾分堅い」と述べているように、彼の観察は時に非難される。ヘビは男性よりも女性を襲いやすいと主張したとき、彼は女性差別を自由奔放に行ったが、 これは「聖典161からわかるように、女性とヘビの間にある死すべき敵対心」によるものでない限り、「自然界であまり重要でないものが最初に犯される」こ とを意図した神の善意の影響であると考えた。

貧弱な物理学者であった彼は、聖書とプトレマイオスを引き合いに出して、コペルニクスとガリレオの論文に反論した。

ボダンは多くの旅行記を読み、熱心な民族学者であり、「イスラムの地の生活様式:トルコの『麻薬飲料』を使った麻酔後の去勢、コンスタンチノープルの遊び や祭り、バーバリーの奴隷の生活状況、一夫多妻制の慣習163」に関心を寄せていた。この開放的な考え方は、コロキウムでも明らかである。「私が知ってい る宗教の中で、儀式は少ないが、モハメッド人ほど純粋に神を崇拝している宗教を私は知らない164」。

昆虫の刺し傷でさえも、「眠りとワインに埋もれた怠惰な人々を奮い立たせ、仕事や公務に邁進させたり、高尚なものの観賞や創造主の賛美を歌ったり、誠実な ものの研究に没頭させたりする原動力となるだろう165」。こうして、天地創造の「科学的」研究は必然的に、「宇宙を偶然に委ねるか、善と悪の不確実な闘 争に委ねるアリストテレス主義、エピクロス主義、マニ教に対抗するものとして、創造主を賛美する」ことになる166。このように、「因果の原理を断ち切 り、擬人化し、神話に帰結させようとする欲望162」によって特徴づけられる論考の「真の対象」は神である。

テアトル』は、ボダンの他の主要な著作に比べると、あまり人気がなかった。科学的な観点からは、次の世紀にケプラー、メルセンヌ、ガッセンディらによって 生み出された自然哲学の著作には及ばなかったが、当時はどの著作よりも広く読まれ、議論された167。 体系的に反アリストテレス的であり、親ユダヤ主義的であると批判された168。しかし、フランスでは特に否定的な批判が多かったが、この著作が標準的な参 考文献となった中欧ではそうではなかった。主要な図書館で見つかったラテン語版とフランス語版(1596年、1597年、1605年)を合わせると、ア ン・ブレアはこの著作を20カ国で314部見つけることができ、広く流通していたことを証明している169。

数学に関心がなく、書物的知識への愛着と一般に受け入れられている意見を尊重したため、ボダンは、次の世代のフランシス・ベーコンやデカルトのように、自 然哲学のプロジェクトを科学的基礎の上に確立することができなかった170。後者とは異なり、彼はこのプロジェクトにおいて、知識の向上を第一義的な動機 としていたわけではなく、自然哲学に、当時の政治的・宗教的対立を克服し、神の創造への賛美を共有するための手段を見出したのである。

Fonction de la religion
Une nécessité politique
La religion est indispensable pour maintenir la cohésion de la société et Bodin consacre de longs passages de la République à cette question. S'appuyant sur l'historien grec Polybe, il insiste sur la nécessité du lien religieux : « Et d'autant que tous les Atheistes mesmes sont d'accord, que il n'y a chose qui plus maintienne les estats, et Republiques, que la religion, et que c'est le principal fondement de la puissance des Monarques, de l'execution des loix, de l'obeissance des sujets, de la reverence des magistrats, de la crainte de mal faire et de l'amitié mutuelle envers un chacun, il faut bien prendre garde qu'une chose si sacree, ne soit mesprisee ou revoquee en doubte par disputes : car de ce point là dépend la ruine des Republiques172. » Selon un commentateur contemporain, cette façon d'instrumentaliser le fait religieux comme outil de paix civile et d'obéissance aux lois revient à donner à la religion « un rôle dégradé » et relève d'« une vision machiavélique de la politique173. »

Il s'ensuit que le Prince doit éviter de prendre parti et ne pas encourager les querelles religieuses : « Mais la religion estant receuë d'un commun consentement, il ne faut pas souffrir qu'elle soit mise en dispute : car toutes choses mises en dispute, sont aussi revoquees en doubte […] Et s'il n'est pas licite entre les Philosophes, et Mathematiciens, de mettre en debat les principes de leurs sciences, pourquoy sera il permis de disputer de la religion qu'on a receuë, et approuvee172 ? »

S'il s'est attaqué à la sorcellerie, c'est parce qu'il est convaincu que celle-ci est l'œuvre de Satan, dont la fin est de détruire la religion, et par conséquent les États. Il ne lui importe guère, toutefois, qu'il se mêle à la religion des éléments de superstition « car il n'y a religion si superstitieuse qui ne retienne aucunement les hommes ès barrières de la loy de nature, pour obeïr aux peres et meres et aux magistrats, avec une crainte de mal-faire à personne174. »


宗教の機能
政治的に必要なもの
宗教は社会の結束を維持するために不可欠であり、ボダンは『共和国』の長い章をこの問題に割いている。ギリシアの歴史家ポリビウスを引き合いに出し、宗教 的結びつきの必要性を強調している: 「国家や共和制を維持する上で宗教ほど重要なものはなく、君主の権力、法の執行、臣民の服従、統治者の敬愛、不義を犯すことへの恐れ、相互の友好の主要な 基盤であることは、すべての無神論者自身が同意するところである: この点に共和国の破滅がかかっているからである172。」 現代の論者によれば、宗教を市民の平和と法への服従のための道具として利用するこの方法は、宗教に「劣化した役割」を与えることになり、「マキャベリ的な 政治観173」の一部であるという。

その結果、王子は宗教論争を助長することなく、味方につくことを避けなければならなくなる: しかし、宗教は共通の同意によって受容されるものであるから、論争することは許されてはならない。哲学者や数学者の間で、これらの科学の原理を議論するこ とが許されないのであれば、我々が受容し、承認している宗教を論争することが許されるのはなぜであろうか172?」

彼が魔術を攻撃したとすれば、それは宗教、ひいては国家を破壊することを目的とするサタンの仕業であると確信していたからである。しかし、迷信の要素が宗 教と混ざり合っていることは、彼にとってさほど重要なことではなかった。「人を自然の忠誠の障壁の中に閉じ込め、誰に対しても危害を加えることを恐れなが ら、父や母や司政に従わせないような迷信的な宗教は存在しないからである174」。

Le Colloquium heptaplomeres
Article détaillé : Colloquium heptaplomeres.

Portrait de Postel. Couvert d'un chapeau. Longue barbe. Regard inquisiteur.
Guillaume Postel (1510-1581), esprit universel spécialisé en langues orientales. Lors de son séjour à Venise, il aurait été témoin d'un débat similaire.
Dans le Colloquium heptaplomeres, probablement rédigé entre 1587 et 1593 mais longtemps resté manuscrit175, Bodin met en scène sept sages de diverses religions qui discutent des mérites respectifs de celles-cin 15. Ces sages de nationalités différentes sont réunis chez le catholique Paul Coroneus à Venise, alors ville cosmopolite par excellence176. Le juriste calviniste Antonius Curtius et le mathématicien luthérien Fridericus Podamicus défendent la réforme protestante, tandis qu'Octave Fagnola, jadis chrétien captif chez les Turcs et converti à l'islam, défend celle-ci ; Salomon Barcassius est juif, l'Espagnol Diego Toralba s'en tient à la religion naturelle et Hieronymus Senamus est indifférent aux diverses confessions, qu'il dit pratiquer toutes177.

Conçu sous la forme d'un dialogue qui s'étend sur six séances de discussions, l'ouvrage compte six livres et aborde un vaste éventail de thèmes : la nature corporelle ou non des démons, la question de l'éternité ou de la finitude du monde, l'unité de l'esprit, l'opposition entre vérité philosophique et vérité théologique. Les analystes ont tous noté un nombre élevé de répétitions, une structure chaotique, des imprécisions en matière de chronologie, des erreurs de citation d'autant plus étonnantes que la discussion fait grand cas des sources et des différentes corruptions qui peuvent les affecter. Mais ces défauts peuvent être dus au genre du dialogue178.

Le thème dominant est celui de l'harmonie entre les participants, harmonie que soulignent des passages poétiques censés être chantés. Les participants font appel à une grande variété d'arguments, puisés dans les mathématiques, le droit, la physique, l'astronomie, la médecine, les sciences naturelles et diverses branches de la philosophie179. En dépit des appels à l'harmonie, les désaccords persistent sur plusieurs points, tels la nature du Christ, la valeur de la confession et de l'absolution, etc.

Dès le milieu du xviie siècle, Gabriel Naudé a émis l'hypothèse, rapportée par Guy Patin, que ce dialogue était basé sur un dialogue similaire, qui avait réellement eu lieu à Venise entre quatre personnages dont les propos avaient été notés par l'humaniste arabisant Guillaume Postel. Les papiers en question auraient été recueillis dès 1584 par Bodin177. Cette hypothèse paraît d'autant plus vraisemblable à son premier éditeur français, Roger Chauviré que, dans le Colloquium, chacun des interlocuteurs possède des traits distinctifs, qui se précisent uniquement à travers leurs interventions respectives180.

Les thèses défendues dans cet ouvrage étaient irrecevables à l'époque et Bodin aurait certainement été convaincu d'hérésie si l'ouvrage avait été découvert chez lui181. Aussi le manuscrit n'a-t-il longtemps circulé que dans la clandestinité. Les critiques ont accusé Bodin d'être athée, juif ou déiste et, encore aujourd'hui, les commentateurs ne sont pas d'accord sur le personnage censé exposer dans la discussion le point de vue de Bodin182.

L'ouvrage est généralement vu comme un appel à la tolérance religieusen 16, position déjà présente dans la République (IV, chap. VII), qui affirme le danger des querelles religieuses et l'impossibilité d'imposer une croyance en ce domaine.

Parmi ses contemporains, Pierre Charron s'est beaucoup inspiré de son idéal de tolérance dans son Traité de la Sagesse183.
コロキウム・ヘプタプロメア
詳細記事:コロキウム・ヘプタプロメレス。

ポステルの肖像。帽子を被っている。長いあごひげ。好奇心旺盛な表情。
ギョーム・ポステル(1510-1581)は東洋語を専門とする万国学者であった。ヴェネチアに滞在中、同じような議論を目撃したと言われている。
おそらく1587年から1593年の間に書かれたと思われるが、長い間写本に残っていた『七つの賢者』(Colloquium heptaplomeres)175の中で、ボダンは異なる宗教の7人の賢者がそれぞれの宗教の長所について議論している様子を描いている15。これらの 国籍の異なる賢者は、当時国際都市として卓越していたヴェネツィアのカトリック教徒パウロ・コロネウスの家に集められた176。カルヴァン派の法学者アン トニウス・クルティウスとルター派の数学者フリデリクス・ポダミコスはプロテスタント改革を擁護し、かつてキリスト教徒としてトルコの捕虜となりイスラム 教に改宗したオクタヴィウス・ファニョーラは後者を擁護し、サロモン・バルカッシウスはユダヤ教徒であり、スペイン人のディエゴ・トラルバは自然宗教に固 執し、ヒエロニムス・セナムスはさまざまな宗派に無関心であった。

6回にわたる対話形式で構想されたこの著作は、6冊の本から成り、悪魔の肉体的性質か非肉体的性質か、世界の永遠性か有限性かの問題、精神の統一、哲学的 真理と神学的真理の対立など、幅広いテーマを扱っている。分析者たちは皆、繰り返しの多さ、無秩序な構造、時系列の不正確さ、引用の誤りを指摘している が、この論考が出典とそれに影響を与えうるさまざまな腐敗に多大な注意を払っていることを考えれば、なおさら驚くべきことである。しかし、こうした欠点 は、対話というジャンルのせいかもしれない178。

支配的なテーマは、参加者間の調和であり、その調和は、歌われることを想定した詩的な文章によって強調されている。参加者は、数学、法律、物理学、天文 学、医学、自然科学、哲学のさまざまな分野から引き出された、多種多様な議論を呼びかける179。調和を求める声にもかかわらず、キリストの本質、告解と 赦免の価値など、多くの点で意見の相違が続いた。

17世紀半ばには、ガブリエル・ノーデが、この対話は、アラブの人文主義者ギヨーム・ポステルが書き留めた4人の登場人物の間で実際にヴェニスで行われた 同様の対話に基づいているという仮説を提唱し、ギー・パタンによって報告された。問題の論文は、1584177年にはボダンによって収集されていたはずで ある。この仮説は、最初のフランス人編集者であるロジェ・ショヴィレにとって、より信憑性の高いものであった。

この著作で擁護されているテーゼは当時は許されず、もしこの著作がボダンの自宅で発見されたら、ボダンは間違いなく異端であると確信しただろう181。そ のため、この原稿は長い間、秘密裏にしか流通しなかった。批評家たちは、ボダンが無神論者、ユダヤ人、あるいは神学者であると非難し、今日でも、誰がボダ ンの見解を述べるべきかについて、論者たちの意見は分かれている182。

この作品は一般に、宗教的寛容を求めるもの16 と見なされているが、この立場はすでに『共和国』(IV、第VII章)にも存在しており、宗教論争の危険性とこの分野における信仰の押しつけの不可能性を肯定している。

同時代の作家では、ピエール・シャロンが『賢者の書』183の寛容の理想から多くのインスピレーションを得ている。
Le Paradoxon

Page d'un livre écrit en latin
Frontispice de l'édition originale du Paradoxon (1596).
En 1596, Bodin publie en latin le Bodini Paradoxon, un ouvrage religieux majeur184, dans lequel il aborde des questions d'éthique et développe le paradoxe selon lequel il n'y a pas de vertu dans la voie moyenne. Selon le critique Paul Rose, Bodin rejette la doctrine catholique des vertus théologales octroyées par la grâce, en faveur de l'« approche judaïsante qui voit dans la foi, l'espérance et la charité des vertus naturelles184. » Comme ces idées étaient susceptibles de le conduire au bûcher, Bodin a choisi de s'exprimer de façon extrêmement ambiguë, en multipliant les paralogismes et les affirmations contradictoires dans certains paragraphes. Loin de rechercher dans cet ouvrage une échappatoire philosophique aux guerres de Religion qui ravagaient alors la France, Bodin vise en fait à poser les assises morales de la politique185.

La première section du livre traite du problème du bien et du mal et de la justice divine186. L'auteur pose ensuite une série de distinctions entre le bien, la fin et le bonheur de l'homme afin de fonder une philosophie morale — différente de la théologie parce qu'elle est accessible par la simple volonté humaine — qui soit à la fois naturelle et religieuse : ces deux caractéristiques ne sont pas antithétiques pour Bodin, compte tenu de son cadre de référence ancré dans une vision « judaïsante187». La troisième section examine des vices et des vertus en mettant l'accent sur leur origine naturelle, tout en rejetant la doctrine aristotélicienne de la moyenne ainsi que la distinction entre vertus morales et vertus intellectuelles. La section suivante examine les vertus de prudence, magnanimité, tempérance et justice. Enfin, il présente la sagesse et la charité ou l'amour de Dieu comme les vertus naturelles les plus élevées188.

Le colophon de la version latine indique que l'ouvrage a été rédigé au plus fort d'une guerre civile en France et qu'il s'est terminé au début de septembre 1591. Dans la préface de la version latine, Bodin exprime son horreur de la guerre et la nécessité de la repentance afin d'échapper à la vengeance divine, en réglant les différends entre les divers groupes sociaux189. Il termine ainsi la préface :

« Voyant qu'il n'y avait plus de place ni pour les magistrats de la ville ni pour la discipline militaire, je me suis retiré des études légales pour me consacrer à ce genre d'écrit, afin que, si je ne pouvais me dédier à la rédaction des lois et à l'exercice de la justice, je puisse du moins publier quelque chose qui améliorerait les mœurs des hommes. Ce que j'ai fait d'autant plus volontiers que, avançant en âge, j'ai pensé que ce paisible genre de texte me convenait davantage, d'autant plus que, de toutes les disciplines, aucune n'est plus fructueuse que celle qui traite des vertus et des fins du bien et du mal, tout en étant aussi la moins connue et la moins expliquéen 17. »

Il en existe deux traductions françaises : la première est de Bodin lui-même (1598) et la seconde de Claude de Magdaillan (1604).
パラドクソン

ラテン語で書かれた本のページ
パラドクソン』初版(1596年)の扉絵。
1596年、ボダンはラテン語で『ボディーニ・パラドクソン』を出版した。この本は宗教的な大著184で、倫理的な問題を取り上げ、中道に徳はないという パラドックスを展開した。批評家のポール・ローズによれば、ボダンは、恵みによって与えられる神学的美徳というカトリックの教義を否定し、「信仰、希望、 慈善を自然的美徳とみなすユダヤ教的アプローチ184」を支持した。こうした考え方は火あぶりの刑に処される可能性が高いため、ボダンは極めて曖昧な表現 を選び、ある段落ではパラロギズムや矛盾した記述を多用した。ボダンは、当時フランスを襲っていた宗教戦争から抜け出す哲学的方法を模索するどころか、実 際には政治の道徳的基礎を築こうとしたのである185。

本書の第一章では、善悪と神の正義の問題が扱われている186。そして、人間の善と終末と幸福を区別し、神学とは異なる、自然的かつ宗教的な道徳哲学を確 立する。第3部では、悪徳と美徳について検討し、その自然的起源を強調する一方で、アリストテレス的な平均律の教義と道徳的美徳と知性的美徳の区別を否定 する。次のセクションでは、思慮深さ、寛大さ、節制、正義の徳について考察する。最後に、知恵と慈愛、あるいは神への愛が最高の自然徳であるとしている 188。

ラテン語版の奥付によれば、この作品はフランスの内戦のさなかに書かれ、1591年9月初めに完成した。ラテン語版の序文でボダンは、戦争を忌み嫌い、さ まざまな社会集団間の紛争を解決することによって神の復讐を免れるために悔い改める必要があることを表明している189。彼は序文を次のように締めくくっ ている:

「もはや市政にも軍規にも居場所がないことを知った私は、法律の起草や正義の行使に身を捧げることができなくても、少なくとも人の道徳を向上させるような ものを出版することができるように、法律学から身を引き、この種の著作に専念することにした。年齢を重ねるにつれて、このような平和的な種類の文章が、よ り自分に合っていると思ったからである。特に、あらゆる学問の中で、善と悪の美徳と結末を扱うものほど実り豊かなものはない。

ボダン自身によるもの(1598年)とクロード・ド・マグダイランによるもの(1604年)である。
Sa religion intime
La religion personnelle de Bodin était déjà une énigme pour ses contemporains190 et les historiens continuent à en débattre191. Selon certaines sources, il serait mort dans la religion juive41, mais cette hypothèse est contestée13. Bodin ayant précisé par testament — dernier document écrit de sa main et daté du 7 juin 1596 — qu'il souhaitait une sépulture catholique, il a été enterré dans l'église des Cordeliers de Laon192. Il a toutefois été suspecté d'hérésie à plusieurs reprises et trois de ses ouvrages ont été mis à l'index dès 1590 par Sixte V : La Méthode de l'histoire, De la Démonomanie et La République154. En raison de ses fréquents changements d'allégeance, sans aucun doute dus au contexte politique, on l'a accusé d'avoir une « religion amphibie193 ». Soulignant la dimension universaliste de sa pensée, qui apparaît dans toute son œuvre, une critique estime qu'il a combiné « des courants opposés dans sa conception du monde, afin d'arriver à la vraie religion universelle194 ».

Selon Paul Rose, on peut trouver, cachés dans les écrits de Bodin, des signes de sa conversion à une religion prophétique, voire de la « transfiguration de l'auteur lui-même en prophète », et cette conviction profonde l'aurait persuadé, en 1589, que la Ligue catholique était l'instrument de Dieu pour le salut de la France195. Dans le livre IV du Colloquium, Bodin affirme que « la meilleure religion est la plus ancienne [...] réunissant la pure vénération de Dieu et les lois de la nature », ce qui pourrait désigner la religion hébraïque selon Lloydn 18.
ボダンの個人的宗教
ボダンの個人的な宗教は、同時代の人々にとってすでに謎であった190。いくつかの資料によれば、彼はユダヤ教徒であったとされているが41、この仮説に は異論がある13。ボダンは遺言(1596年6月7日付の自筆による最後の文書)で、カトリック教徒として埋葬されることを希望していたため、ラオンのコ ルドリエ教会に埋葬された192。しかし、何度か異端の疑いをかけられ、1590年、シクストゥス5世によって、彼の著作3点(La Méthode de l'histoire、De la Démonomanie、La République154)がインデックスに載せられた。政治的な背景によるものであることは疑いないが、忠誠を頻繁に変えたため、彼は「水陸両用の宗 教」を持っていると非難された193。ある批評家は、「真の普遍的宗教に到達するために、彼の世界観における相反する潮流を組み合わせた」と考えている。

ポール・ローズによれば、ボダンの著作には、予言的宗教への改宗の兆しが隠されており、「作者自身が予言者に変身した」とさえ言われている。この深い確信 は、1589年、カトリック同盟がフランス救済のための神の道具であるとボダンを説得したと言われている195。コロキウム』第4巻で、ボダンは「最良の 宗教は、神への純粋な崇敬と自然の法則を結びつける最も古い宗教である」と主張しているが、これはロイドン18世によれば、ヘブライ宗教を指しているのか もしれない。
Statut de la femme196
Bodin place la femme sous la dépendance du mari. Il invoque, pour fonder la « puissance maritale », la loi naturelle et la parole de Dieu : « Car le commandement, qu'il avoit donné auparavant au mari par-dessus la femme, porte double sens, et double commandement : l'un, qui est litteral de la puissance maritale et l'autre moral, qui est de l'ame sur le corps, de la raison sur la cupidité, que l'écriture sainte appelle quasi toujours femme, et principalement Salomon, qui semble à beaucoup de personnes être ennemi juré des femmes197. » Sa misogynie apparaît aussi dans le Théâtre de la nature universelle, comme le fait observer François Berriot198.

Sur le plan politique, « rien ne lui apparaît plus nécessaire pour la conservation des Républiques, que l'obéissance de la femme au mari199 ». Bodin invoque encore la loi naturelle pour s'opposer à la transmission de la monarchie à la femme : « J'ay dit aussi que la Monarchie doit seulement estre devoluë aux masles, attendu que la Gynecocratie est droitement contre les loix de nature, qui a donné aux hommes la force, la prudence, les armes, le commandement, & l'a osté aux femmes200. » Dans la République (livre VI, chapitre V)201, il affirme la nécessité absolue de s'en tenir à la loi salique en raison des troubles qui ne manqueraient pas d'advenir si une femme était sur le trône : « or il n'y a rien qui soit plus dangereux en une Republique, que le mépris de la majesté, de laquelle depend la conservation des loix et de l'état : qui seront foulez aux pieds à cause de la femme contre laquelle il n'y aura jamais faute de moqueries, de contumelies, de libelles diffamatoires et puis de rebellions et guerres civiles202 ».

Selon un récit rapporté par Bayle, cette position aurait irrité Élisabeth Ire d'Angleterre, qui aurait convoqué Bodin pour le mortifier publiquement :

« Un autre prétend que la manière peu avantageuse dont Bodin a parlé des femmes au chapitre V du VI livre de la République, lui attira une raillerie fort piquante […] La Reyne Elisabeth, qui en faisoit d'ailleurs pourtant assez de cas, prit plaisir à le faire passer exprès en Angleterre, pour le renvoyer froidement avec ces mots : Bodin apprenez en me voyant, que vous n'êtes qu'un Badin203. »


女性の地位196
ボダンは、妻を夫の従属下に置いている。妻に対する夫への戒めには、二重の意味があり、二重の戒めである。ひとつは、文字どおりの婚姻権力であり、もうひ とつは、肉体に対する魂の、欲に対する理性の、道徳的なものである。フランソワ・ベリオが観察しているように、彼の女性嫌悪は『普遍的自然の劇場』にも現 れている198。

政治的には、「妻が夫に服従することほど、共和制を維持するために必要なことはないように思われる」199。ボダンはまた、君主制の女性への継承に反対す るために、自然法則を援用した。「私はまた、君主制は男性にのみ継承されなければならないと述べた。共和国』(第六巻第五章)201 では、女性が王位に就いた場合に必然的に発生するトラブルのため、サリック法を遵守する絶対的な必要性を主張している: 「共和国において、威厳に対する侮蔑ほど危険なものはない。威厳は法律と国家の維持に依存するものであり、嘲笑、軽蔑、中傷、そして反乱や内乱202 が絶えることのない女性のせいで、威厳は足元から踏みにじられるだろう」。

ベイユが報告した記述によれば、このような立場はイングランドのエリザベス1世を苛立たせ、エリザベス1世はボダンを呼びつけ、公の場で憮然とさせたという:

共和国』第六巻第五章で、ボダンが女性についてあまり好意的でない言い方をしたため、非常に辛辣な嘲笑を浴びたと言う者もいる......エリザベス女王は、さらにボダンにかなりの関心を寄せていたため、ボダンをわざわざイングランドに送り、こう言って冷たく追い払った。

Réception et influence de la République
L'influence posthume de Bodin tient principalement à la République : « Dans l'histoire intellectuelle de l'Europe du début des temps modernes, Jean Bodin se détache comme une figure majeure et controversée, dont les idées en matière de philosophie morale, de jurisprudence, d'histoire comparée et plusieurs autres continuent d'attirer des recherches universitaires et de susciter des divergences marquées. Bodin est en quelque sorte l'Aristote et le Montesquieu du xvie siècle204. »


『共和国』の受容と影響
近世ヨーロッパの知的歴史において、ジャン・ボダンは、道徳哲学、法学、比較歴史学、その他多くの分野で、学術的研究を惹きつけ、顕著な論争を引き起こし続けている。ボダンはある意味で、16世紀のアリストテレスやモンテスキューである204"。

Une diffusion européenne
Au xviie siècle, l'ouvrage de Bodin est lu en Italie, aux Pays-bas, en Espagne, dans l'Empire germanique et au Vatican205. La pensée de Bodin a fait l'objet de nombreuses interprétations après sa mort. Les uns le voient comme un défenseur de l'absolutisme royal, les autres comme un théoricien de la souveraineté communale (les monarchomaques), d'autres encore comme fondamentalement un constitutionaliste206. Sa classification des types d'états a suscité bien des débats, en raison des divers paramètres qui la composent : « la nature de l'État dépend de la nature du détenteur de la puissance souveraine (un seul individu pour la monarchie ; un groupe pour l'aristocratie ; toute la société pour la démocratie), mais en même temps le gouvernement d'une monarchie peut inclure dans la méthode de son administration quelques éléments aristocratiques ou démocratiques207. » Ainsi que l'écrit Salmon :

« L'héritage de Jean Bodin n'était pas un legs simple. Au xviie siècle, cet héritage prit la forme de l'absolutisme monarchique en France ; pour les théories de la résistance révisées par Althusius, il prit l'allure de la souveraineté populaire ; pour les juristes allemands, il devint un système d'équilibre constitutionnel ; pour Grotius et Pufendorf, il s'associa au droit naturel et produisit une autorité limitée ; en Angleterre, après avoir eu des échos divers, il s'incarna finalement dans les théories de Lawson et de Locke208. »

En Espagne, la traduction d'Añastro Ysunza en 1590209 est utilisée de façon sélective pour renforcer la position des défenseurs du pouvoir royal, qui était alors disputé entre les représentants des villes, des Cortes et de l'église210.
ヨーロッパへの伝播
17世紀、ボダンの著作はイタリア、オランダ、スペイン、ドイツ帝国、バチカン205で読まれた。ボダンの思想は、彼の死後、さまざまな解釈の対象となっ た。ある者は彼を王権絶対主義の擁護者とみなし、またある者は共同体主権の理論家(君主論者)とみなし、さらにまたある者は基本的に立憲主義者であるとみ なしている206。サーモンが書いているように、「国家の性質は主権者(君主制の場合は一個人、貴族制の場合は集団、民主制の場合は社会全体)の性質に よって決まるが、同時に君主制の政府はその運営方法に貴族制的要素や民主制的要素を含むことがある」207。サーモンはこう書いている:

「ジャン・ボダンの遺産は単純なものではなかった。17世紀、この遺産はフランスでは君主絶対主義の形をとり、アルトゥシウスによって修正された抵抗理論 では人民主権の形をとり、ドイツの法学者たちでは憲法均衡のシステムとなり、グロティウスとプーフェンドルフでは自然法と結びついて限定的な権威を生み出 し、イギリスではさまざまな反響を経て、最終的にローソンとロックの理論に具現化された208"。

スペインでは、1590年209年のアニャストロ・イスンザの翻訳が、王権擁護派の立場を強化するために選択的に使用された。
Contre-offensive de Rome avec Giovanni Botero
Reproduction en noir et blanc d'un portrait en buste d'un personnage chauve avec barbe.
Giovanni Botero (1543-1617).
La notion de souveraineté de l'État mise en place dans Les Six Livres de la République a rallié un groupe de catholiques, « les Politiques », qui y voient une issue aux guerres de religion. À la mort du duc d'Alençon, en 1585, la théorie bodinienne heurte de front le pouvoir de Rome, car elle « implique que l’héritier légitime au trône de France devient Henri de Navarre, un hérétique211. » La Curie entreprend donc une offensive théorique afin de proposer une alternative à la notion de souveraineté en conceptualisant sur de nouvelles bases le rapport de l'Église aux États212. Dans le sillage du cardinal Federico Borromeo, Giovanni Botero, ancien jésuite et consulteur de la Congrégation de l'Index, contribue à préciser la doctrine de l'autorité pontificale. Botero s'appuie notamment sur la controverse entre Bellarmin et Pierre de Belloy. Au cœur des débats, se trouve la position que Bodin a développée dans le premier livre de la République, où il réfute l'idée que le roi serait sous la dépendance du pape et soutient que le couronnement et le sacre ne sont point de l'essence de la souveraineté, définie comme puissance absolue et perpétuelle d'une République213.

Dans cette contre-offensive d'une importance vitale pour l'Église de Rome, le défi pour Botero est de « concilier deux exigences contradictoires : – l’une politique : l’État doit tendre vers le maximum de puissance pour exister ; – l’autre ecclésiastique : la puissance de l’État ne doit pas être telle que l’on ne puisse concevoir une autorité qui lui soit supérieure (en l’occurrence, celle de l’Église) ». Pour résoudre la difficulté, « Botero effectue une opération originale : il place la question économique au cœur même de la pensée politique et de la théorie de l’État214. » Il déplace ainsi habilement la question politique du terrain de la souveraineté — où l'avait placée Jean Bodin — pour « la resituer dans le champ machiavélien des rapports de forces215. » Le rôle du souverain est d'abord d'assurer le développement économique de l'État, ce qui aura pour effet d'accroître sa propre puissance. Avec les Cause della grandezza delle città (1588), Botero devient ainsi un des premiers penseurs du mercantilisme, en liant étroitement puissance de l'État, développement économique et accroissement de la population216.

Dans Le Relazioni universali (1591), Botero propose aussi une vision géopolitique qui reconnaît l'« hétérogénéité constitutive des différents pays, tous caractérisés par une identité anthropologique propre qui est aussi bien un mode de gouvernement » et qui débouche sur « le postulat de l'équilibre des puissances217 ». En lieu et place du modèle juridico-politique de Bodin, Botero propose donc « un modèle alternatif, un moyen de penser la puissance en échappant entièrement au problème de la définition de la souveraineté temporelle, qui ne peut que faire vaciller l’autorité de l’Église216. ». Notons malgré tout que la « racine idéologique » du livre Della Ragion di Stato (1589), qui fait de Botero le premier théoricien de la « raison d'État », se trouve chez Bodin218.


ジョバンニ・ボテロとローマの反攻
髭を蓄えた禿頭の胸像の白黒複製画。
ジョヴァンニ・ボテロ(1543-1617)。
共和政六書』に示された国家主権の概念は、「政治家」として知られるカトリック教徒のグループを虜にし、彼らはこれを宗教戦争からの脱却の道と見なした。 1585年にダランソン公爵が死去すると、ボダイニウス理論は「フランスの正統な王位継承者が異端者であるアンリ・ド・ナヴァールになることを暗示してい た」ため、ローマの権力者と真っ向から対立した211。そこで教皇庁は、教会と国家の関係を新たな基盤で概念化することで、主権の概念に代わるものを提案 する理論的攻勢に乗り出した212。フェデリコ・ボッロメオ枢機卿の足跡をたどり、元イエズス会士でインデックス修道会の顧問であったジョヴァンニ・ボテ ロは、教皇の権威の教義を明確にすることに貢献した。ボテロは、特にベラルマンとピエール・ド・ベロイの論争に基づいている。この論争の中心にあったの は、ボダンが『共和国』の第一巻で展開した立場であり、その中でボダンは、国王が教皇に依存しているという考えに反論し、戴冠式や即位式は共和国の絶対的 かつ永続的な権力と定義される主権の本質には含まれないと主張した213。

ローマ教会に対するこの極めて重要な反撃において、ボテロの挑戦は、「矛盾する2つの要件を調和させること」であった。1つは政治的なもので、国家は存在 するために最大の権力を追求しなければならない。この難問を解決するために、「ボテロは、政治思想と国家論のまさに中心に経済問題を据えるという独創的な 操作を行う」214 。こうして、ボテロは、政治的問題を、ジャン・ボダンが政治的問題を置いていた主権の領 域から、巧みに移動させ、「マキャベリ的な力関係の分野に再配置する215 」のである。君主の役割は、何よりもまず、国家の経済的発展を保証することであり、それは国家の権力を増大させる効果をもたらす。ボテロは『都市の大義』 (1588年)で、国家権力、経済発展、人口増加を密接に結びつけ、重商主義に関する最初の思想家の一人となった216。

Le Relazioni universali』(1591年)において、ボテロはまた、「さまざまな国の構成的な異質性、それはすべて独自の人間学的アイデンティティによって特 徴づけられ、それはまた統治様式でもある」ことを認め、「力の均衡の仮定」につながる地政学的展望を打ち出した217。それゆえ、ボダンの法学的-政治的 モデルの代わりに、ボテロは「代替的なモデル、すなわち、教会の権威を揺るがすことにしかならない時間的主権の定義の問題を完全に回避する権力についての 考え方216」を提案している。とはいえ、ボテロを「国家理性」の最初の理論家とした著書『Della Ragion di Stato』(1589年)の「思想的根源」はボダンにあることに留意すべきである218。

France
Une figure majeure
En France, Bodin a été critiqué de son vivant par le juriste Jacques Cujas au nom de la tradition juridique, et par l'humaniste Joseph Scaliger219, qui lui reproche d'être « ignorant » et de lui avoir « dérobé des pages entières de son commentaire sur Varron220. » En revanche, il est apprécié par Ambroise Paré, Jean de Sponde, François de la Noue, Lancelot Voisin de La Popelinière et Noël du Fail221. François Grimaudet s'y réfère dans ses Opuscules politiques et Pierre Grégoire dialogue avec sa République. Bodin est également admiré par Montaigne, dont les Essais témoignent que, non seulement celui-ci avait lu la Methodus, la République et la Démonomanie, mais surtout qu'il avait retiré bien plus d'idées de ces ouvrages que ne le laissent supposer les deux seules références explicites à Bodin205. Bodin s'attire aussi des éloges dithyrambiques de Pierre Charron, Charles Loyseau et Gabriel Naudé, fondateur de la Bibliothèque Mazarine219. Pierre Grégoire est vu comme un de ses disciples modérés222. Au jugement de Pierre Bayle, « il avait à cœur le bien public, la paix et la tranquillité de l'État223. »

Au xviie siècle, le lettré Gabriel Naudé, dans son Advis pour dresser une bibliothèque (1627) écrit de Bodin qu'il « a esté des plus fameux et renommez de son siecle224 ». Pierre Bayle estimait, dans son Dictionnaire, qu'il était « l'un des plus habiles hommes qui fussent en France au xvie siècle225. »

Au xviiie siècle, Montesquieu fait référence à Bodin dans De l'esprit des lois (1748) et lui reprend notamment la théorie des climats, dans le Livre 14, ainsi que nombre d'autres idées226. Jean-Jacques Rousseau le cite dans son article de l'Encyclopédie sur l'économie politique227.
フランス
主要人物
フランスでは、ボダンは生前、法学者のジャック・キュジャスや、人文主義者のジョゼフ・スカリガー219から、法の伝統の名の下に、「無知」であり、 「ヴァロン220の注釈の全ページを盗用した」と批判された。その一方で、アンブロワーズ・パレ、ジャン・ド・スポンデ、フランソワ・ド・ラ・ヌーエ、ラ ンスロット・ヴォワザン・ド・ラ・ポペリニエール、ノエル・デュ・フェールは彼を高く評価している221。フランソワ・グリモーデは『Opuscules politiques』でボダンに言及し、ピエール・グレゴワールは『République』について論じている。ボダンはモンテーニュにも賞賛され、そ の『エッセイ』には、彼が『メソドス』、『レピュブリック』、『デモノマニー』を読んでいただけでなく、何よりも、ボダンに関するたった2つの明確な言及 205よりもはるかに多くのアイデアをこれらの著作から得ていたことが示されている。ボダンはまた、ピエール・シャロン、シャルル・ロワゾー、マザリーヌ 図書館の創設者であるガブリエル・ノーデからも熱烈な賞賛を受けている219。ピエール・グレゴワールは、彼の穏健な弟子の一人と見られている222。ピ エール・バユの意見では、「彼は公共の利益、国家の平和と平穏を念頭に置いていた」223。

17世紀には、学者ガブリエル・ノーデが『Advis pour dresser une bibliothèque』(1627年)の中で、ボダンについて「その世紀で最も有名で名高い人物の一人であった224」と記している。ピエール・バイ ルは『辞書』の中で、ボダンを「16世紀のフランスで最も巧みな人物の一人」と評している225。

18世紀には、モンテスキューが『法の精神』(De l'esprit des lois, 1748)の中でボダンに言及し、第14巻で気候に関する彼の理論を取り上げた。ジャン=ジャック・ルソーは、『百科全書』の政治経済に関する論文でボダ ンの言葉を引用している227。
Bodin et l'absolutisme français
buste d'un personnage avec la calotte et le vêtement typique d'un cardinal.
Le cardinal de Richelieu, portrait de Philippe de Champaigne (1633-1640), version de la National Gallery.
Selon Simone Goyard-Fabre, l'étude des attributions des magistratures, telles que les a définies Bodin, ne permet pas de voir ce dernier comme « le doctrinaire de l'absolutisme monarchique », car « souveraineté et magistrature sont l'une et l'autre, au sein d'une hiérarchie fonctionnelle de compétences, des puissances de commandement qui ont leur spécificité228. » C'est seulement lorsque la notion de souveraineté élaborée par Bodin, aura été reprise et enrichie par Charles Loyseau, Cardin le Bret et Richelieu, et alliée à la doctrine gallicane du droit divin, qu'elle pourra « servir de substrat à une doctrine de l'absolutisme70. » John Locke qui ne possédait pas les ouvrages de Bodin dans sa bibliothèque, mais qui connaissait ses idées avait bien compris qu'au-delà de « l'intention qu'avait eue Bodin de fournir à la monarchie de France de solides assises »70, la façon dont celui-ci concevait la souveraineté pouvait poser problème. En effet, la souveraineté chez lui est, comme l'avait vu Robert Filmer adversaire de Locke, « une, perpétuelle et absolue » et à ce titre exclut toute forme de gouvernement mixte exigeant des partages de souveraineté229.

Si une lecture fine montre que chez Bodin, la souveraineté « quoique absolue n'est pas sans limite », Locke comme d'ailleurs Richelieu et ses juristes ont d'abord retenu que la « souveraineté est une et indivisible ». Or, une telle conception de la souveraineté entraîne nécessairement, selon Locke, que la meilleure forme de gouvernement serait la monarchie absolue – un régime que le philosophe anglais n'apprécie nullement230.
ボダンとフランス絶対主義
枢機卿らしいスカルキャップと衣服を身につけた人物の胸像。
リシュリュー枢機卿、フィリップ・ド・シャンパーニュによる肖像画(1633-1640年)、ナショナル・ギャラリー版。
シモーヌ・ゴヤール=ファーブルによれば、ボダンが定義した統治権の研究は、ボダンを「君主絶対主義の教条主義者」として見ることを許さない。ボダンが発 展させた主権の概念が、シャルル・ロワゾー、カルダン・ル・ブレ、リシュリューによって取り込まれ、充実させられ、ガリア派の神権の教義と組み合わされて 初めて、「絶対主義の教義の基体として機能する」ようになったのである70。ジョン・ロックは、ボダンの著作を図書館に所蔵していなかったが、ボダンの思 想に精通しており、「フランスの君主制に堅固な基礎を与えようとするボダンの意図」70以上に、ボダンの主権に対する考え方が問題となりうることを明確に 理解していた。彼にとって主権とは、ロックと対立したロバート・フィルマーが考えていたように、「唯一、永続的、絶対的」なものであり、それゆえ、主権を 共有することを必要とするいかなる形態の混合政府も排除するものであった229。

よく読めば、ボダンにおいて主権は「絶対的ではあるが、限界がないわけではない」ことがわかるが、ロックは、リシュリューやその法学者たちと同様に、まず 「主権は一つであり、不可分である」と考えた。ロックによれば、このような主権の概念は、必然的に、政府の最良の形態が絶対君主制であることを意味する。
Angleterre
Une autorité au cœur des débats
La République a eu plus de retentissement en Angleterre qu'en France231. L'ouvrage, qui était déjà discuté à Cambridge en 1580, est traduit en anglais par Richard Knolles sous le titre The Six Bookes of a Common-weale (1606)232. Durant les règnes de Jacques I (1603-1625) et de Charles I (1625-1649), la République est utilisée comme arme dans les débats politiques, les partisans des Stuart invoquant la théorie de la souveraineté proposée par Bodin pour déclarer que la résistance à la monarchie établie était illégitime233. Mais le même ouvrage est également invoqué par les opposants à la prérogative royale, notamment lors du débat parlementaire sur la Pétition des droits en 1628. Lors des guerres civiles opposant la Couronne et le Parlement, dans les années 1640, les théories juridiques et légales de Bodin sont encore invoquées par les parties en lutte pour déterminer de quel côté se trouve le bon droit233.
イングランド
権威が議論の中心に
共和国』はフランスよりもイングランドで大きな影響を与えた231。1580年にケンブリッジですでに議論されていたこの著作は、リチャード・ノールズに よって『コモン・ウィールの六書』(1606年)というタイトルで英訳された232。ジェームズ 1 世(1603 年~1625 年)とチャールズ 1 世(1625 年~1649 年)の治世には、 共和国は政治的議論の武器として利用され、スチュアート朝の支持者たちはボダンの主権論を持ち出して、 既成君主制への抵抗は非合法であると宣言した233 。しかし、同じ著作は、王権に反対する者たちによっても引用され、特に1628年の権利請願に関する議会討論の際に引用された。1640年代の王室と議会 間の内戦の際にも、ボダンの法理論は、どちらの主張が正しいかを判断するために、戦争当事者によって再び援用された233。
Bodin et Hobbes

Visage de face sur un fond sombre. Légère barbe.
Thomas Hobbes (1588-1679), portrait de John Michael Wright, National Portrait Gallery.
Alors que Hobbes ne cite que rarement les ouvrages de ses contemporains, il accorde ce rare privilège à la République, dont il s'est inspiré pour construire l'illustration complexe qui figure en frontispice de son Léviathan234. Cette dernière présente un personnage allégorique dont le corps est recouvert de multiples personnages minuscules évoquant les divers rouages de l'État. Or, Bodin conclut précisément son ouvrage en comparant une République bien ordonnée avec un corps humain :

« Ce que nous pouvons encore figurer en l'homme, qui est la vraie image de la République bien ordonnée : car l'intellect tient lieu d'unité étant indivisible, pur et simple, puis l'âme raisonnable, que tous les anciens ont séparée de puissance d'avec l'intellect ; la troisième est l'appétit de vindicte, qui gît au cœur, comme les gendarmes ; la quatrième est la cupidité bestiale, qui gît au foie, et autres intestins nourrissant tout le corps humain, comme les laboureursn 19. »

Tandis que Bodin fait de Léviathan un symbole du démon, Hobbes en fait un « Dieu mortel » et propose un contraste saisissant entre les connotations généralement attribuées au monstre mythique et la figure souriante du prince235.

Selon Germano Bellussi, les différences entre Bodin et Hobbes sont particulièrement évidentes dans la place accordée à l'église, le premier étant avant tout préoccupé par l'établissement d'un ordre politique tandis que le second défend « une thèse théologique ». Il en découlerait, selon cet auteur, que « Bodin nous semble attentif, par-dessus tout, aux intérêts de l'État, et défendre ces intérêts avec des arguments qui font ressortir la richesse des contributions apportées par l'Histoire ; Hobbes au contraire nous paraît caractérisé par une attention prééminente à l'église anglaise, à la lumière d'un choix de croyance absolument prioritaire173. »

Selon le même auteur, Bodin serait « à la recherche d'un ordre ancien pour l'appliquer à une société nouvelle, et de cette manière montre sa nostalgie de l'harmonie impériale, et sa disposition à utiliser les instruments provenant de l'histoire du droit ». Au contraire, Thomas Hobbes est « à la recherche d'un ordre nouveau pour l'appliquer à une société qui n'arrive que difficilement à se libérer des contraintes du passé, et de cette manière se présente comme un personnage de rupture plutôt que de médiation236. »

Bodin a toutefois ouvert la voie à Hobbes avec la notion de souveraineté, ainsi que le note Gérard Mairet : « Lorsque Hobbes fera inscrire au frontispice de Léviathan la maxime tirée du Livre de Job : Non est potestas super terram quae comparetur ei, il se trouvera de plain-pied sur un territoire tracé et délimité par Bodin237. » Mais il faudra que Hobbes articule ce concept avec celui de droit naturel développé par Grotius et celui de contrat social pour véritablement proposer une synthèse cohérente238. Ce concept est cependant vicié à la base, selon Jacques Maritain, car « La Souveraineté est une propriété absolue et indivisible, qui ne peut pas être « participée » et qui n'admet pas de degrés, et qui appartient au Souverain indépendamment du tout politique, en tant que droit propre à sa personne239. » Or, quand l'État est conçu comme une personne morale et donc comme un tout, il est destiné à « absorber entièrement le corps politique et il jouit du pouvoir suprême en vertu de son propre droit naturel et inaliénable, et dans son propre intérêt final240. »

La République envisagée par Bodin se distingue toutefois de celle de Hobbes au moins sous deux aspects. D'une part, la puissance du souverain est limitée par la loi naturelle et divine, à laquelle il est censé se conformer, ce qui n'est pas le cas dans le système de Hobbes. D'autre part, les interactions sociales chez Bodin sont idéalement placées sous le règne de la « justice harmonique », qui assure une concorde et une complémentarité qu'on ne trouve pas dans les formes géométrique et arithmétique de justice, de sorte que « d'un si bel ordre [de justice harmonique] résultera une douce et plaisante harmonie des uns avec les autres et de tous ensemble241. »


ボダンとホッブズ

ダークな背景にフルフェイス。わずかに髭がある。
トマス・ホッブズ(1588-1679)、ジョン・マイケル・ライトによる肖像画、ナショナル・ポートレート・ギャラリー。
ホッブズは同時代の作家の著作を引用することはほとんどなかったが、『共和国』にはその稀有な特権を与え、そこから『リヴァイアサン』234の扉絵の複雑 な挿絵のインスピレーションを得た。リヴァイアサン』には、寓意的な人物が描かれており、その身体は国家のさまざまな活動を想起させる複数の小さな文字で 覆われている。ボダンは、整然とした共和国を人体に例えて、この著作を結んでいる:

「整った共和国の真の姿である人間の中に、われわれがなお見出すことができるもの、それは知性である。知性は一体不可分の、純粋で単純なものであり、次に理性的な魂である。

ボダンがリヴァイアサンを悪魔の象徴としたのに対して、ホッブズはリヴァイアサンを「死すべき神」とし、一般に神話上の怪物に帰せられる意味合いと、微笑みを浮かべる王子の姿との間に際立ったコントラストを提示している235。

ジェルマノ・ベルッシによれば、ボダンとホッブズの違いは、教会に与えられる位置づけに特に顕著であり、前者が政治秩序の確立に主眼を置いているのに対 し、後者は「神学的テーゼ」を擁護している。その結果、この著者によれば、「ボダンは何よりも国家の利益に気を配り、歴史がもたらす貢献の豊かさを引き出 す議論によってその利益を擁護しているように思われる。

同じ著者によれば、ボダンは「新しい社会に適用するための古い秩序を求めており、このようにして帝国の調和への郷愁を示し、法制史の道具を使いたがってい る」。一方、トマス・ホッブズは、「過去の束縛から自らを解放することが困難な社会にそれを適用するために、新しい秩序を求めている。

ホッブズが『リヴァイアサン』の扉絵に『ヨブ記』から引用した格言「Non est potestas super terram quae comparetur ei」を刻むとき、彼はボダンと同じレベル、ボダンが辿り、区切った領域の中にいることに気づくだろう237」。しかし、ホッブズが真に首尾一貫した総合 を提案するためには、この概念をグロティウスが発展させた自然法や社会契約の概念と明確化しなければならない238。しかし、ジャック・マリタンによれ ば、この概念には根本的な欠陥がある。なぜなら、「主権は絶対的かつ不可分の財産であり、『参加』することはできず、程度を認めることもできない。さて、 国家が法人として、したがって全体として構想されるとき、国家は「政治的身体を完全に吸収し、それ自身の自然かつ不可分の権利によって、またそれ自身の最 終的な利益のために最高権力を享受する」運命にある240。

しかし、ボダンの共和制は、少なくとも二つの点でホッブズの共和制とは異なっている。一方では、君主の権力は自然法と神法によって制限されており、ホッブ ズの体制ではそうなっていない。他方で、ボダンの社会的相互作用は「調和的正義」の支配下に理想的に置かれ、幾何学的・算術的な正義の形式には見られない 調和と相補性が保証されるため、「このような美しい秩序(調和的正義)から、ある者が他の者と調和し、すべてが調和する甘美で心地よい調和がもたらされる 241」。

Nouvelle-Angleterre

Portrait à mi-corps. Visage souriant et coloré. Vêtemnents sombres.
Thomas Jefferson, un des pères de la constitution des États-Unis, possédait un exemplaire de la République de Bodin annoté de sa main. Portrait par Rembrandt Peale (1800), Maison-Blanche.
Les dissidents religieux anglais qui arrivent en Nouvelle-Angleterre sur le Mayflower apportent dans leurs bagages la République de Bodin, comme le montre la présence de cet ouvrage dès 1620 dans les bibliothèques de la région. Les colons puritains ne se contentent pas de posséder cet ouvrage, mais en font une lecture attentive, y cherchant des réponses sur le type de régime qu'ils veulent mettre en place dans leur nouveau pays, tant sur le plan de la gouvernance civile que religieuse242. Ainsi, un auteur de l'époque invoque l'autorité de Bodin pour s'opposer à un système de propriété communale telle que proposée chez Platon39.

Mais les colons s'en servent surtout pour déterminer les caractéristiques de la souveraineté et le type de constitution idéale qu'ils souhaitent mettre en place au Massachusetts. Ils s'appuient sur Bodin pour clarifier le type d'état et de gouvernement recherché : aristocratique, démocratique ou populaire.

Trois points sont les plus discutés par les colons : (1) quelles relations doivent exister entre le gouvernement et l'administration ; (2) quelles procédures de vote devraient être qualifiées de démocratiques et qui devrait posséder le droit de veto ; (3) par quels mécanismes assurer l'imputabilité de l'administration243. L'influent pasteur John Robinson invoque Bodin pour justifier le fait que la gouvernance de l'église soit simplement de type aristocratique en dépit du fait que l'État soit en quelque sorte populaire et démocratique244. En 1636, les colons adoptent le principe d'un État de type démocratique distinct de l'église, en prenant pour modèle la République romaine et Genève, deux exemples que mentionne Bodin où un État populaire est doté d'un gouvernement de type aristocratique245.

La Bibliothèque du Congrès possède un exemplaire annoté par Thomas Jefferson, utilisé lors de la rédaction de la constitution des États-Unis246.


ニューイングランド

半身のポートレート。微笑み、カラフルな顔。黒っぽい服。
合衆国憲法の父の一人、トーマス・ジェファーソンは、自分の手で注釈をつけたボダンの『共和国』を所有していた。レンブラント・ピールによる肖像画(1800年)、ホワイトハウス。
メイフラワー号でニューイングランドに到着したイギリスの宗教的反体制派は、ボダンの『共和国』を持ち込んだ。このことは、1620年頃には地元の図書館 にこの著作があったことからもわかる。ピューリタンの入植者たちはこの著作を所有していただけでなく、注意深く読み、市民的・宗教的統治の両面で、自分た ちの新しい国にどのような体制を築きたいのかについての答えを求めた242。たとえば、当時のある著者は、プラトンが提案した共同所有制度に反対するため に、ボダンの権威を持ち出している39。

しかし、植民地主義者たちがボダンを利用したのは、主として、マサチューセッツに樹立したい主権の特徴と理想的な憲法のタイプを決定するためであった。彼らはボダンに依拠して、自分たちが望む国家と政府のタイプ(貴族的、民主的、民衆的)を明確にしたのである。

植民者たちが最も議論したのは、(1)政府と行政の間にどのような関係が存在すべきか、(2)どのような投票手続きを民主的と表現し、誰に拒否権を持たせ るべきか、(3)行政の説明責任を確保するためにどのようなメカニズムを用いるべきか、の3点であった243。有力な牧師であったジョン・ロビンソンは、 ボダンを引き合いに出して、国家はある意味で民衆的で民主的であるにもかかわらず、教会の統治は単なる貴族的であったという事実を正当化した244。 1636年、植民地主義者たちは、ボダンが挙げた民衆的な国家が貴族的な政治を行っていたローマ共和国とジュネーブをモデルとして、教会とは異なる民主的 な国家の原理を採用した245。

米国議会図書館には、トーマス・ジェファーソンが注釈をつけたコピーが所蔵されており、合衆国憲法の起草に使用された246。

Limites du concept de souveraineté
Outre les critiques que s'est attiré le concept de souveraineté en raison de son caractère absolu, notamment par Jacques Maritain (ci-dessus), ce concept devient de plus en plus problématique en raison de la forte intégration économique entre les États. Selon divers analystes, « l’idée traditionnelle de souveraineté nationale se dissipe et s’affaiblit247 » et il devient nécessaire d'aborder l'idée de « souverainetés limitées ou partielles », notamment dans le cas des pays membres de la zone euro, « tant une monnaie commune est contraignante du point de vue économique et politique247 ».
主権概念の限界
特にジャック・マリタン(前述)によって、その絶対的な性質から主権の概念に向けられた批判に加え、国家間の高度な経済統合のために、その概念はますます 問題になってきている。さまざまなアナリストによれば、「国家主権の伝統的な考え方は消滅し、弱まりつつある」247。特にユーロ圏の加盟国の場合、「経 済的・政治的観点から共通通貨を制約するほど」247、「限定的または部分的な主権」という考え方に取り組む必要が出てきている。
Hommages
Le lycée général et technologique des Ponts-de-Cé porte son nom et la citation « Il n'est de richesses que d'hommes » est apposée sur la façade.
オマージュ
レ・ポン・ド・セにある中等技術学校には彼の名前が冠され、ファサードには「Il n'est de richesses que d'hommes(富は人以外にない)」という言葉が刻まれている。
Bibliographie
Livres de Jean Bodin

Discours rédigé par Jean Bodin devant les ambassadeurs polonais venus à Metz saluer leur nouveau roi, le futur Henri III. Édition de 1573
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書誌
ジャン・ボダンの著書

ジャン・ボダンが、新国王アンリ3世を迎えるためにメスにやってきたポーランドの大使たちに向けて書いたスピーチ。1573年版
(la) Oppiani de Venatione libri IIII, Paris, Michel Vascosan, 1555, 110 p. (read online [archive]) 写本の部分が続く。
(la) Oratio de instituenda in repub. juventute ad senatum populumque Tolosatem, Toulouse, P. Puteus, 1559, 72 p.. (オンラインで読む[アーカイブ])。
(ラ)Methodus ad facilem historiarum cognitionem, Paris, M. Jeune, 1566, 492 p...... (オンラインで読む[アーカイブ])
Pierre Mesnard (ed.), Œuvres philosophiques de Jean Bodin, Paris, Presses universitaires de France, 1951, 473 p...... Discours au Sénat et au peuple de Toulouse; Juris universi distributio; Methodus ad facilem historiarum cognitionemのラテン語テキストと翻訳を含む。
Les paradoxes de M. de Malestroict [...] avec Réponse de Jean Bodin, Paris, 1568 (read online [archive]).
Jean Bodin Discours de le rehaussement et diminution des monnoyes, Paris, Jacques du Puys, 1578, 149 p.... (read online [archive]).
La harangue de messire Charles des Cars... prononcée aux magnifiques ambassadeurs de Poulongne, Paris, Pierre L'Huillier, 1573, 19 p.. (オンラインで読む[アーカイブ])。
Les Six Livres de la République, Paris, Jacques du Puys, 1576, 861 p.... (オンラインで読む [アーカイブ])。ウィキソース上のテキストも参照のこと
(la) De republica libri sex, latine ab auctore redditi, multo quam antea locupletiores, cum indice locupletissimo, 1609 1586 (read online [archive]), 5th edition.
Les six livres de la République, Paris, Arthème Fayard, 1986.全6巻。
ジャン・ボダン 共和国六部書. Un abrégé du textte de l'édition de Paris de 1583, Paris, Librairie générale française/Le Livre de poche, 1993, 607 p.... (ISBN 9782253063544)
Recueil de all cei's negoté en la compagnie du tiers Estat de France, 1577, 142 p. (ISBN 978225303544). (オンラインで読む[アーカイブ])。
(la) Iuris universi distributio, Lyon, 1578 (1580), 51 p.. (read online [archive]).
De la démonomanie des sorciers, Paris, Jacques du Puys, 1580, 613 p.... (read online [archive]).
Apologie de René Herpin pour la République de Bodin, Paris, Jacques du Puys, 1581, 44 p.... (read online [archive]).
(ラ) Sapientiae moralis epitome, Paris, J. du Puys, 1588
ボダン氏の手紙、トロワ、ジャン・モロー、1590年、14p. (オンラインで読む[アーカイブ])。
(la) Colloquium heptaplomeres: Des secrets cachez des choses sublimes entre sept scavans qui sont de differentrens sentimens, manuscript, 1593.
ジャン・ボダンのコロキウム。Des secrets cachez des choses sublimes entre septre sçavans qui sont de differentérens sentimens [抜粋] (trans. Roger Chauviré), Paris, Champion, 1914, 229 p. (オンラインで読む[アーカイブ])。
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アンジュー家のジャン・ボダンのパラドックス... Qu'il n'y a pas une seule vertu en médiocrité, ny au milieu deux vices, Paris, Duval, 1598, 100 p. (read online [archive]).
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